Les articles des gagnant du Prix Natali 2003

Le gagnant du Prix Natali 2003 pour l'Afrique et de la Médaille d'Or:

Ken OPALA (Daily Nation, Kenya)

Le Jury déclare :
L'article d'Opala ne porte pas tant sur les horreurs de la peine de mort en soi – le fait est que plus personne n'a été exécuté au Kenya depuis 1987. Mais la peine de mort reste une option que les autorités judiciaires peuvent utiliser. Comme il l'écrit dans son article "Death row convicts' horrid lives", son utilisation fait l'objet d'un moratoire de facto depuis au moins 15 ans. Mais ce qui la remplace est presque aussi inhumain. Etant donné que la peine de mort est applicable même aux cas de vols à main armée avec violence, près de 2000 Kenyans ont été condamnés à mort, dont 1777 attendent que leur pourvoi en appel soit accepté. Les juges, sachant que les condamnés ne seront pas exécutés, ont une tendance presque désinvolte à recourir à la peine de mort et cela a abouti à une situation où "de nombreux condamnés dépérissent dans des prisons doutant de leur sort". C'est l'incertitude, dit Opala, plus que toute autre chose qui déshumanise les prisonniers et équivaut à une espèce de torture mentale. Les détenus vivent dans des prisons horriblement surpeuplées et doivent supporter leur situation à l'aide de traitements médicaux quasiment inefficaces. Malgré ses efforts journalistiques courageux, une majorité de députés kenyans reste opposée à toute réforme de la peine de mort.
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Le gagnant du Prix Natali 2003 pour le monde arabe, l'Iran et Israël:

Walid BATRAWI (Arab Media Internet Network et Al-Ayyam Daily, Palestine)

Le Jury déclare :
Les violations de la liberté de la presse, la censure des médias et le harcèlement des journalistes sont endémiques dans le Monde arabe et au Moyen-Orient, en général. Le manque de liberté de la presse et de démocratie est responsable de la détérioration de la vie politique et économique dans de nombreux pays de la région. L'article courageux de Batrawi "Media-less reforms vs. Reform-less Media", qui expose les problèmes auxquels sont confrontés les médias palestiniens, est en réalité le triste reflet de la situation actuelle des médias et de la presse dans cette région. L'article de Batrawi pousse à la réflexion et préconise des moyens de reconstruire, réformer et restructurer les médias palestiniens, qui – s'ils sont mis en oeuvre – pourraient aboutir à des changements profonds et positifs en faveur d'une véritable liberté de la presse. Une presse palestinienne libre et indépendante constituerait un atout important susceptible de contribuer au processus de paix au Moyen-Orient.
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Le gagnant du Prix Natali 2003 pour l'Asie et le Pacifique:

Massoud ANSARI (Newsline, Pakistan)

Le Jury déclare :
Dans son article "The Great Repatriation Scam", Ansari Massoud brosse un tableau déprimant de la corruption importante qui règne au sein du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies. A la suite de plaintes pour harcèlement sexuel et corruption dans le cadre d'un programme de rapatriement géré par l'agence onusienne, Massoud a lui-même découvert, à force d'enquêtes, que la corruption gangrenait l'opération officiellement mise sur pied par l'ONU pour encourager les citoyens afghans à quitter le Pakistan pour rentrer chez eux. Il n'est guère exagéré de dire que son article a eu un effet dévastateur. Ses découvertes ont été officiellement confirmées par le HCRNU lui-même à la suite d'une enquête interne et ont contraint plusieurs hauts responsables impliqués à démissionner.
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Le gagnant du Prix Natali 2003 pour l'Europe:

Sofia BRANCO (Público, Portugal)

Le Jury déclare :
"O holocausto silencioso das mulheres a quem continuam a extrair o clítoris" est un article original par la façon dont il met en lumière cette pratique horrible qui remonte à des temps anciens, mais qui est toujours bien vivante au Portugal en ce début de 21e siècle. Dans cet article, l'originalité et le sujet de l'histoire sont complétés par un travail d'investigation rigoureux, dont le résultat est une approche que seuls le talent de l'auteur et une conception solide du journalisme d'investigation empêchent de tomber dans le préjugé et le jugement catégorique. L'impartialité de la journaliste se révèle dans toute son intégralité dans la mesure où, bien qu'étant européenne, elle est capable de prendre ses distances par rapport à ses origines pour présenter le point de vue de ceux qui défendent la pratique comme étant une projection de leur réalité et de leur expérience culturelle. Pour l'universalité de son article et pour être parvenue à réunir les meilleurs aspects du journalisme, toutes nos félicitations à Sofia Branco.
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Le gagnant du Prix Natali 2003 pour l'Amérique latine et les Caraïbes:

José Fernando HOYOS ESTRADA (Semana, Colombie)

Le Jury déclare :
Ces articles examinent le travail social organisé par des entreprises et des citoyens colombiens pour venir en aide aux personnes défavorisées, persécutées et déplacées. Le magazine hebdomadaire "Semana" a pleinement contribué à ce qu'il appelle ce mouvement "philanthropique des entreprises" et joue un rôle à part entière en tant que vecteur de communication dans cette quête de solutions non étatistes à la crise qui touche la société colombienne. Comme ces articles le disent, il existe en Colombie un nouveau genre de philanthropie au travail qui aide à financer des programmes sociaux dans le pays. Mais il ne s'agit pas uniquement de donner de l'argent. De hauts cadres, d'autres professionnels et même des ménagères consacrent une partie de leur temps à titre bénévole pour aider à éduquer les enfants issus de milieux marginaux ou pour faire fonctionner des cantines communales.
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