Haïti : la FIJ et la FEPALC se solidarisent avec leurs collègues et se maintiennent en alerte face à cette nouvelle crise

Ces derniers jours, la crise au pays antillais s'est profondément aggravée parce que les bandes qui contrôlent la capitale ont obtenu la démission du Premier ministre par intérim Ariel Henry. En cette période, le travail des journalistes est fondamental, mais il leur faut des garanties pour réaliser leur travail de manière sûre et ils sont exposés en permanence à la violence. La Fédération internationale des journalistes et la Fédération des journalistes d’Amérique latine et des Caraïbes expriment leur préoccupation et se solidarisent avec leurs collègues de l’Association des journalistes haïtiens (AJH).

A Port-au-Prince, des journalistes aident une femme touchée par un tir - Crédit: CLARENS SIFFROY / AFP

La crise politique, sociale, économique, sanitaire et humanitaire en Haïti s'est encore aggravée après que des gangs de Port-au-Prince ont lancé une offensive unifiée pour forcer la démission du Premier ministre par intérim Ariel Henry, qui avait annoncé sa décision d'organiser des élections en 2025 malgré le fait que son mandat ait expiré en février. Avant l'attaque des groupes armés, la société civile avait organisé des manifestations massives qui ont été durement réprimées et au cours desquelles cinq journalistes ont été blessés. Le pays, déjà en situation d'instabilité permanente suite au tremblement de terre de 2010 et aux interventions internationales infructueuses, qui ont aggravé les violations des droits de l'homme, est entré dans une nouvelle phase de difficultés suite à l'assassinat du Premier ministre Jovenel Moïse en juillet 2021.

En cette période de crise profonde, le rôle des journalistes et des professionnels des médias est fondamental pour témoigner de ce qui se passe et garantir le droit de la population à recevoir des informations. La violence structurelle qui sévit en Haïti depuis des décennies a rendu difficile le travail de ceux qui communiquent, car ils ont été victimes non seulement d'attaques motivées par leur travail, mais aussi d'agressions subies par le reste de la population. La violence des gangs et des forces de sécurité a coûté la vie à de nombreux collègues et en a contraint beaucoup d'autres à l'autocensure. De plus, la fragilité de la situation économique les oblige à chercher d'autres moyens de subsistance en dehors du travail journalistique, qui est très précaire.

Dans un scénario proposant des défis énormes, et face à une nouvelle intervention possible d'organisations internationales et d'armées étrangères, le travail des journalistes devient indispensable. La FIJ et FEPALC demandent instamment aux autorités nationales encore en place et à la communauté internationale de protéger la vie de nos collègues dans le pays et de leur garantir des conditions de travail sûres. La liberté de la presse est un pilier des systèmes démocratiques et sans travailleurs sur le terrain, il est impossible de reconstruire la démocratie en Haïti. Nous sommes également solidaires de nos collègues de l'AJH, qui travaillent sans relâche dans des conditions extrêmement difficiles pour s'assurer que nos collègues puissent continuer à faire des reportages.

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