Tokyo 2020 : temps écoulé pour le sexisme dans le sport

Les Jeux olympiques débuteront le 23 juillet à Tokyo, au Japon, et réuniront des athlètes du monde entier et des journalistes de sport. A l'aune de la cérémonie d'ouverture, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) appelle les fédérations sportives, les organisations de médias, les journalistes et les syndicats à éradiquer le sexisme dans le sport.

Une membre de l'équipe nationale féminine de football du Japon porte la flamme olympique le 25 mars 2021. Crédits: KIM KYUNG-HOON / POOL / AFP

"Les femmes journalistes sont disposées à couvrir l'actualité sportive, mais nombre d'entre elles font l'objet de discriminations, et rares sont celles qui ont accès à des rôles de premier plan dans ce secteur", a déclaré Maria Angeles Samperio, présidente du Conseil du genre de la FIJ. "Le traitement des femmes journalistes de sport par les médias reflète celui des athlètes féminines par les fédérations sportives, et cela doit cesser. Nous avons besoin d'une couverture sportive inclusive, d'une égalité de traitement pour tous.tes les journalistes de sport et nous devons éradiquer le sexisme dans le sport."

Les Jeux olympiques de 2020 s'articulent autour de la diversité et de l'inclusion. Sous la devise "Connaître les différences, montrer les différences", les Jeux seront censés célébrer "les différences individuelles tandis que l'inclusion verra les personnes être acceptées et respectées quels que soient leur âge, leur origine ethnique, leur nationalité, leur sexe, leur orientation sexuelle, leurs croyances religieuses ou leur déficience intellectuelle ou physique."

La préparation des Jeux de cette année a déjà vu le chef du comité d'organisation, Yoshiro Mori, démissionner en février après avoir tenu des propos sexistes sur les femmes dans l'administration sportive. Le directeur créatif des cérémonies d'ouverture et de clôture, Hiroshi Sasaki, a également démissionné après avoir fait un commentaire sexiste sur l'artiste Naomi Watanabe, qu'il a comparée à un cochon.

À l'approche des Jeux olympiques, la FIJ a écrit à l'organe directeur des Jeux pour exprimer son inquiétude quant au sexisme dans le monde du sport, tout en appelant à la sécurité et au bien-être des concurrentes et des journalistes, en insistant sur le fait que les valeurs sportives doivent prévaloir et en avertissant qu'il est intolérable que les femmes soient victimes de harcèlement, de violence sexiste, d'insultes et d'humiliation.

Les récentes conclusions du Global Media Monitoring Projectun rapport analysant la place des femmes dans l'information et publié le 14 juillet dernier, montrent que seuls 9 % des articles figurant sur les principales pages d'information et dans les journaux télévisés du monde entier concernent le sport. Les femmes ne représentent que 15% des sujets d'actualité dans les reportages sur le sport et seules entre 1 et 7% des journalistes de sport, selon les médias concernés, sont des femmes.

La FIJ s'inquiète du fait que la représentation des femmes dans l'actualité sportive ne reflète pas la réalité des athlètes et du journalisme.

"Ces dernières années, nous avons vu des dizaines de femmes journalistes dénoncer le sexisme dans le sport et les syndicats doivent entendre ces appels et agir", a ajouté Anthony Bellanger, secrétaire général de la FIJ. "Les Jeux olympiques sont l'occasion de couvrir le sport différemment et d'encourager les organisations des médias à adopter des stratégies claires pour éradiquer le sexisme dans le journalisme de sport et au-delà."

Avant l'ouverture des Jeux, la FIJ :

1. appelle les fédérations sportives à lancer des campagnes de prévention pour condamner les attaques contre les femmes journalistes ;

2. appelle les organisations médiatiques à recruter davantage de femmes dans les sections sportives des rédactions, à adopter des politiques visant à éradiquer le sexisme, telles que des directives contre le harcèlement, des politiques d'égalité de rémunération et d'égalité des chances ;

3. appelle les journalistes à s'assurer que leurs reportages sportifs sont inclusifs et évitent les stéréotypes de genre ;

4. appelle les syndicats du monde entier à contribuer à la protection des femmes journalistes dans le domaine du sport.

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