Le logiciel espion Pegasus, créé et vendu par l’entreprise israélienne NSO, est utilisé depuis plusieurs années pour surveiller de façon systématique des journalistes et des militants de la société civile via leurs smartphones, sans qu'ils ne s'en rendent compte. Pas moins d'une dizaine de gouvernements dans le monde ont acheté ce logiciel afin de surveiller plus de 50.000 confrères et consoeurs (au moins).
Ce système est redoutable : aucun lien à cliquer, l’attaque est totalement invisible. Une fois installé, Pegasus donne un accès total au téléphone, y compris aux messageries cryptées et permet même d’activer à distance le micro et la caméra de l’appareil.
Les conséquences sont désastreuses pour le journalisme : c'est la liberté de la presse qui est piétinée; c'est la protection des sources qui est bafouée; et ce sont les journalistes qui sont en réel danger et à la merci des gouvernements les moins scrupuleux.
En ce début d'année, nous poursuivons, via notre groupe d'experts mondial sur la surveillance, notre étroite collaboration avec le Haut Commissariat aux droits de l'Homme des Nations Unies afin d'interdire la commercialisation de ce type de logiciels, empêcher ces pratiques scandaleuses et soutenir le journalisme d'investigation.
La cybersurveillance sera au menu de notre prochain congrès à Oman où nous espérons vous y retrouver nombreux.euses.
Bonne et heureuse année à toutes et tous au nom de tout le secrétariat de la FIJ.
Anthony Bellanger
Secrétaire général de la FIJ