Présidentielle française : les médias pris pour cible

© Martin BUREAU / AFP PHOTO

Trois affiliés français des Fédérations internationale et européenne des journalistes, (FIJ) et (FEJ), le Syndicat national des journalistes (SNJ), le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, ont dénoncé les nombreuses attaques visant les médias et les journalistes en cette période de campagne électorale en France. Les syndicats font notamment référence au candidat Les Républicains, François Fillon, empêtré dans une affaire d’emplois fictifs présumés. Alors qu’il avait convoqué la presse lundi 6 février pour s’expliquer sur les révélations du journal satirique le Canard Enchaîné, Fillon s’en est pris à plusieurs reprises aux médias, les accusant d’en avoir « trop fait » pour le « lyncher » et « l’assassiner politiquement ». Il avait également annoncé ne pas vouloir répondre aux questions des journalistes sur les affaires en cours. Quelques jours plus tard, jeudi 9 février, la foule du Palais des congrès huait les journalistes présents dans la salle pendant le discours du sénateur Jean-Pierre Raffarin, qui souhaitait adresser avec ironie « un petit mot tout particulier pour dire merci aux journalistes » d’avoir fait le déplacement. Ce « journalisme bashing » – ou dénigrement systématique des journalistes – déclenché avec le « Pénélope gate » prend, selon CFDT-Journalistes, « un tour plutôt inquiétant ». Dans son communiqué, le SNJ dénonce le procès fait aux médias « qui ont simplement fait leur travail d’enquêteurs au service des citoyens ». Il appelle « François Fillon et ses soutiens à se ressaisir et à faire cesser ce spectacle indigne d’une démocratie, avant que ne survienne un grave incident dont ils porteraient alors l’entière responsabilité. » « Deux ans après la tuerie contre Charlie Hebdo, ces appels à la haine contre les journalistes et les médias résonnent dangereusement pour la démocratie, pour le débat d’idées et pour le pluralisme en pleine préparation des échéances électorales » ajoute le SNJ-CGT. «Le « journalisme bashing » - ou le dénigrement systématique des journalistes si l'on préfère - que l'on vit ces derniers jours dans la foulée du « Pénélope gate » prend un tour plutôt inquiétant, a déclaré la CFDT-Journalistes, qui appelle les responsables et militants politiques à un peu plus de mesure et de clairvoyance. Car il semblerait que ces temps-ci, les journalistes aient particulièrement bien fait leur métier, au contraire.» Fin janvier, c’est le Front National qui s’en était pris aux journalistes du site en ligne Mediapart et de l’émission Quotidien, refusant leur demande d’accréditation pour les « Assises présidentielles » du parti d’extrême-droite. L’équipe de Quotidien avait également été violemment mise à l’écart début février, lors du déplacement de Marine Le Pen au Salon des Entrepreneurs à Paris. Les Fédérations internationale et européenne des journalistes dénoncent le climat de tension dans lequel se déroule la campagne électorale en France et appelle les femmes et hommes politiques à respecter le jeu de la démocratie.

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