« Beaucoup de journalistes travaillent de chez eux dans une profonde incertitude »

Interview de Maria Shirazi, secrétaire de rédaction chez The News International (Pakistan)

La pandémie de coronavirus a bouleversé la manière traditionnelle de travailler des professionnels des médias. Quelles sont les perspectives et difficultés présentées par cette nouvelle ère du télétravail ?

Pendant les quinze dernières années, il était au départ difficile de travailler de chez soi principalement en raison de pannes de courant et d’une connexion internet insuffisante. Néanmoins, avec le temps, je m’y suis habituée parce qu’il est beaucoup plus pratique de travailler dans un environnement sûr et confortable. Le télétravail s’est aussi avéré plus facile dans mon cas parce que ma spécialité, à savoir le journalisme de divertissement, ne demande presque pas de travailler sur le terrain.

Hormis les pannes d’électricité, la seule difficulté que je rencontre quand je travaille de chez moi est de devoir m’occuper de ma fille de 9 ans, dont les cours se tiennent en ligne. Ne pas avoir à se lever tôt pour se rendre au bureau réduit le stress et aide à terminer ses tâches dans les temps, mais, pour ma part, le plus grand atout du télétravail est que je peux passer plus de temps avec ma fille. Je suis devenue également plus efficace dans mon travail, donc le travail à domicile s’est révélé gagnant-gagnant pour moi.

Dans la plupart des cas, la transition abrupte entre salles de presse physiques et virtuelles ne s’est pas effectuée dans un cadre réglementé. Pourquoi la mise au point d’une législation claire et fondée sur des garanties est-elle essentielle concernant le télétravail?

Je pense que c’est important parce que beaucoup de journalistes travaillent encore dans une profonde incertitude, ne sachant pas dans combien de temps la situation reviendra à la normale. La mise en place d’une législation claire et fondée sur des droits concernant le télétravail est nécessaire aujourd’hui pour s'assurer que les journalistes sur le terrain et ceux en télétravail jouissent de droits égaux, et que ceux-ci ne soient bafoués en aucune façon.

Pour les syndicats, quels éléments doivent être inclus dans une nouvelle réglementation du télétravail ?

Je pense que le choix des éléments à inclure dans une réglementation du télétravail devrait se fonder sur un sondage dans le cadre duquel on demanderait aux journalistes de préciser les problèmes qu’ils rencontrent lorsqu’ils travaillent de chez eux. On doit faire participer les professionnels des médias à ce processus.

Quels problèmes liés à la cyber sécurité identifieriez-vous dans le cadre du télétravail ? Comment peuvent-ils être résolus ?

Bien que je n’ai jamais fait face à ces problèmes, de nombreuses collègues rencontrent fréquemment ce type de difficultés. La seule manière de résoudre les problèmes liés à la cyber sécurité est de mettre à disposition des journalistes des réseaux internet protégés, afin que leur travail et leur efficacité n’en pâtissent pas.

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