En Afghanistan, les talibans à la tête du gouvernement ont interdit la diffusion de programmes des médias internationaux, notamment la BBC, Voice of America News et GW, qui sont transmis par le biais de médias locaux.
Après que des restrictions extrêmement sévères aient été imposées aux médias afghans nationaux et locaux ainsi qu’aux journalistes, le gouvernement a décidé de prendre pour cibles les médias internationaux. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la répression croissante exercée par les autorités sur les libertés civiles.
Selon la dernière enquête en date de l’ANJU, l’interdiction de diffuser constitue un coup fatal pour le droit d’accès à l’information des citoyens afghans.
En effet, les médias nationaux et locaux n’ont plus la capacité d’opérer aussi efficacement que par le passé en raison d’un accès à l’information difficile, de l’autocensure, de la peur des représailles et de la crise économique de grande ampleur. Ainsi, les médias internationaux sont le seul moyen dont les citoyens afghans disposent pour rester informés, même si ceux-ci sont limités.
Selon l’enquête, 52 % des Afghans interrogés préfèrent les médias internationaux aux médias locaux et nationaux depuis l’effondrement du gouvernement afghan. De plus, l’étude révèle un soutien et une confiance de grande ampleur envers les médias internationaux. En effet, 89 % des personnes interrogées déclarent faire confiance aux médias internationaux opérant en Afghanistan.
Cependant, les Afghans accordent également leur confiance aux médias nationaux et locaux. En effet, 67 % des interrogés déclarent leur faire confiance malgré les restrictions auxquelles leur liberté de travail fait face en permanence ainsi que la fermeture de centaines de médias.
En outre, les journalistes et les responsables de la société civile afghans interrogés ont déclaré que le climat de peur et de panique était la principale préoccupation des journalistes, car les autorités fermaient de facto certains médias ou arrêtaient des journalistes en raison de leur métier.
D’après une précédente enquête menée par l’ANJU et la FIJ, sur les 623 médias qui étaient actifs avant la prise de pouvoir par les talibans, seuls 305 sont encore en activité à l’heure actuelle. De plus, compte tenu de la multiplication des menaces à l’encontre des journalistes dans le secteur des médias, seuls 2334 journalistes sont encore en activité, alors qu’ils étaient 5069 avant le début du régime taliban. Finalement, la plupart des journalistes qui ont perdu leur emploi sont des femmes.
Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, a déclaré : « Le peuple afghan est systématiquement privé de son droit d’accès au journalisme indépendant, et ce, sous le regard passif de la communauté internationale. Cette dernière a échoué à faire pression sur les talibans pour qu’ils respectent les droits les plus fondamentaux. Nous exhortons les talibans à revenir sur cette décision et à autoriser la diffusion de tous les médias internationaux sans aucune restriction. »
Cette étude est la dernière en date d’une série d’enquêtes réalisées grâce au nouveau programme de surveillance des médias créé par l’ANJU, et soutenu par la FIJ ainsi que le Norwegian Journalists Union (NJU).