Yémen : La journaliste Hala Badawi arrêtée pour des publications sur les réseaux sociaux

Depuis le 30 décembre, Hala Fouad Badawi, journaliste et militante des médias, est détenue par le service de renseignement militaire yéménite du gouvernorat de l’Hadramaout, dans le sud-est du pays. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Yemeni Journalists Syndicate (YJS) condamnent son arrestation et demandent aux autorités compétentes sa libération immédiate.

Selon des informations du YJS, Hala Fouad Badawi a été arrêtée le jeudi 30 décembre en raison de ses reportages et de ses publications récentes sur les réseaux sociaux qui appelaient à l’amélioration des conditions de vie et qui demandaient des comptes aux responsables de la corruption dans les institutions gouvernementales.

Certaines sources ont également confirmé que les autorités ont saisi son téléphone et son matériel de travail. Le 5 janvier, elle a officiellement été accusée d’« espionnage et de communication avec des agences étrangères ». Ensuite, elle a été transférée du centre de détention du service de renseignement à la prison centrale de la ville de Al Moukalla, la capitale du gouvernorat de l’Hadramaout. 

H.F. Badawi a été victime de harcèlement systématique de la part des autorités en raison de son métier de journaliste. En février 2020, elle a été arrêtée alors qu’elle couvrait des manifestations populaires et hebdomadaires dans le gouvernorat. Tous les jeudis, les manifestants exigeaient une amélioration de leurs conditions de vie et de leur situation économique. 

Attaques systématiques contre la liberté de la presse

Le Yémen est l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Ces dix dernières années, 40 journalistes ont été tués sur le territoire, où la liberté des médias et les droits des journalistes sont menacés au quotidien. 

Le rapport annuel du YSJ publié en 2021 a recensé 104 cas d’attaques contre les libertés des médias, notamment des détentions arbitraires, des agressions physiques, des menaces, des tortures et des meurtres. La majorité d’entre eux sont commis par les Houthis (44 %) et par le Conseil de transition du Sud (24 %). 

Le YJS a déclaré dans un communiqué : « LeYemeni Journalists Syndicate condamne fermement les poursuites et les arrestations continues des journalistes ainsi que les menaces incessantes qu’ils subissent de la part des renseignements militaires dans le cadre de leur fonction. Il demande également au gouvernement légitime de mettre fin à ces violations qui nuisent quotidiennement à la vie des journalistes du Hadramout. »

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, s’est exprimé : « La FIJ exige la libération immédiate de Hala Badawi et la restitution de ses biens. Il est intolérable de harceler et d’arrêter des professionnels des médias pour leurs reportages. Les auteurs de ces arrestations arbitraires doivent être tenus pour responsables. »

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

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