Déclaration de la FIJ sur la démission de quatre affiliés nordiques

La Fédération internationale des journalistes (FIJ), qui représente 189 affiliés dans 140 pays du monde (600 000 journalistes), regrette profondément la décision de quatre syndicats nordiques - Danemark, Finlande, Islande et Norvège - de quitter la FIJ le 31 juillet 2023.

[Translate to French:] Photo: IFJ

La FIJ est une fédération où les syndicats et associations adhèrent de façon volontaire et représentent des journalistes et des professionnels des médias du monde entier : notre force réside dans notre unité, même si nous reconnaissons que nos affiliés ont le choix de ne plus en être membres s'ils le décident.

Nous restons déterminés à faire entendre le plus fort possible la voix mondiale des journalistes et des travailleurs des médias afin de garantir leurs droits professionnels, sociaux, le droit du travail et défendre la liberté des médias. Nous continuerons donc à recruter de nouveaux affiliés dans le monde entier, à demeurer au service de tous nos membres tout en maintenant un dialogue pour tenter de persuader ceux qui sont partis de revenir.

Depuis le dernier Congrès mondial de la FIJ à Mascate en juin 2022, la FIJ et ses affiliés des pays nordiques ont été impliqués dans un processus de dialogue concernant les préoccupations que ces syndicats ont soulevées, en particulier sur la question la plus importante pour eux, à savoir l’exclusion de la FIJ du Syndicat des journalistes russes. La FIJ a répondu à ces préoccupations par lettres, courriels et lors de deux réunions à Copenhague (Danemark).

La FIJ prend très au sérieux les préoccupations de ses affiliés, d'où qu'elles viennent. La présidente nouvellement élue de la FIJ a demandé à rencontrer les cinq syndicats nordiques immédiatement après son élection. Une réunion s'est tenue à Copenhague le 9 septembre au cours de laquelle les affiliés nordiques de la FIJ ont posé une série de questions et ont demandé une nouvelle réunion le 27 janvier. Le président de la FIJ a répondu par écrit à ces questions. Malgré cela, le 19 décembre, les syndicats nordiques ont déclaré qu'ils n'avaient pas confiance en la FIJ, qu'ils n'étaient pas satisfaits sur trois points : la "Russie", la "Transparence" et la "Démocratie".

La FIJ a pris le temps d'écouter, de dialoguer et d’effectuer des propositions pour explorer et répondre aux préoccupations et elle continuera à le faire à l’avenir. 

RUSSIE 

Le 24 février 2022, lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, la FIJ et la Fédération européenne des journalistes (FEJ) ont lancé un fonds de solidarité commun pour soutenir les journalistes ukrainiens et les journalistes russes en exil. Depuis cette date, plus de 500.000 € ont été collectés et, en collaboration avec nos deux syndicats ukrainiens, six centres de solidarité pour journalistes proposant des équipements de protection ont été créés; des formations à la sécurité, un soutien psychologique et juridique ont été proposés; des espaces de travail pour les journalistes des territoires occupés ont été fournis; et du matérielhumanitaire a été envoyé en Ukraine.

En octobre, le Syndicat russe des journalistes a créé quatre branches dans les régions ukrainiennes annexées par la Russie. La FIJ a publié une déclaration condamnant cette initiative. Le Comité exécutif de la FIJ a adopté à l'unanimité une motion, conformément aux Statuts de la FIJ, condamnant cette décision et déclenchant l'article 16, qui peut conduire à la suspension et à l'expulsion éventuelle d'un affilié. Il a été demandé au Secrétaire général de faire une enquête sur l'établissement des quatre nouvelles branches puis à présenter un rapport au Comité exécutif.

Ce rapport sera présenté au Comité administratif le 9 février et sera examiné par une session extraordinaire du Comité exécutif le 22 février, qui a le pouvoir de suspendre le Syndicat des journalistes russes.

Durant tout le processus, la FIJ a respecté ses règles qui définissent les droits et les responsabilités de tous les affiliés, règles qui sont appliquées de manière égale à tous les membres.

TRANSPARENCE 

Bien que la FIJ s'efforce toujours d'améliorer toutes ses activités, elle rejette les allégations de corruption non fondées comme étant fausses, diffamatoires et dommageables.

La FIJ dispose d'un solide système de transparence. Les comptes de la FIJ sont déposés, conformément à la loi, auprès de la Banque Nationale de Belgique et sont accessibles à tous. La FIJ envoie ses comptes audités aux 189 affiliés chaque année avant l'assemblée annuelle et tous les rapports financiers sont disponibles dans la zone réservée aux membres du site Internet de la FIJ. Lors de l'assemblée annuelle, tous les affiliés peuvent participer, poser des questions et examiner les comptes.

Comme à chaque Congrès mondial, y compris le dernier en juin 2022, tous les affiliés ont reçu à l'avance par pdf, et sur place en version papier, tous les rapports du Président, du Trésorier honoraire et du Secrétaire général. Tous ces rapports ont été présentés en plénière au Congrès et adoptés à l'unanimité, y compris par les syndicats nordiques qui étaient sur place. Le rapport de la Commission des finances du congrès, composée de membres élus, a été présenté et a également été approuvé à l'unanimité.

Afin de répondre aux préoccupations constantes des syndicats nordiques, la FIJ a proposé de créer une commission de gouvernance, qui aurait le pouvoir de revoir tous les processus et procédures internes et de faire des recommandations pour des changements de statuts et des règles de travail.

DEMOCRATIE 

En juin 2022, la FIJ a tenu son 32e Congrès mondial à Muscat, en Oman, à l'invitation de son affilié, l'Association des journalistes d'Oman (OJA). Les congrès de la FIJ se sont toujours tenus dans différents pays du monde où le respect de la démocratie est varié. La FIJ est ainsi en mesure d'aider ses affiliés à renforcer leur action en faveur de la liberté des médias et des droits professionnels et sociaux des journalistes. C'est précisément parce que la liberté des médias est menacée ou que les journalistes sont empêchés de travailler de manière indépendante que la FIJ agit. C'est dans cet esprit que la FIJ a organisé ces dernières années des réunions de ses instances en Palestine, en Tunisie, au Maroc, au Zimbabwe, en Turquie, en Russie, en Égypte et à Taïwan.

En 2022, la motion n°6 sur la "Liberté de la presse en Oman", déposée par le Syndicat des journalistes norvégiens, a été adoptée à l'unanimité par le Congrès et a été saluée par l'OJA. Des discussions ont eu lieu sur les droits des personnes LGBTIA, y compris des appels au gouvernement omanais pour qu'il réforme sa législation répressive.

Aucun ministre ou représentant du gouvernement n'a été invité à s'exprimer devant le Congrès. Par ailleurs, des chiffres inexacts et fallacieux concernant le coût présumé du Congrès de la FIJ et les sources de financement ont été publiés par certains médias.

La FIJ rejette les allégations publiées selon lesquelles le fait de tenir un congrès dans un pays particulier ou de recevoir des fonds d'organismes publics ou d'entreprises commerciales aurait eu une quelconque influence sur la capacité du congrès à discuter, débattre et décider de toute question.

La solidarité internationale ne peut se résumer à la rédaction de communiqués depuis Bruxelles, mais se caractérise par un engagement sans compromis - et indépendant - envers les journalistes et les travailleurs des médias, où qu'ils se trouvent.

La FIJ est fière de son travail quotidien - des zones de conflit aux activités clandestines dans certains des environnements les plus répressifs pour les journalistes. Depuis 96 ans, partout où les journalistes ont été menacés, la FIJ et ses affiliés ont défendu les journalistes et le journalisme. Nous ne nous arrêterons pas.

Aucune organisation n'est parfaite. Toutes peuvent s'efforcer d'être plus efficaces, de fournir davantage. Toutes les remarques, suggestions et propositions visant à améliorer et à développer le travail que nous faisons sont importantes, sont écoutées, débattues et font l'objet de réponses de la part de tous les affiliés de toutes les régions du monde.

Aujourd'hui, plus que jamais, à l'approche de notre centenaire, la Fédération internationale des journalistes reste engagée à travailler sans relâche pour l'intérêt collectif des journalistes et des travailleurs des médias, en étant le fer de lance de la lutte pour la sécurité des journalistes, en plaidant pour la protection des journalistes aux Nations Unies, en s'opposant à la surveillance des journalistes, y compris les menaces créées par le logiciel Pegasus et, par le biais du mouvement syndical international, en luttant pour les droits des travailleurs sur leur lieu de travail.

 

 

 

 

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

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