Afghanistan : assassinat d’un célèbre journaliste indépendant

Ce 21 décembre, Rahmatullah Nikzad, journaliste, photographe et dirigeant du Syndicat des journalistes de Ghazni, a été assassiné dans le premier district de la province de Ghazni par des assaillants non identifiés. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et son affilié en Afghanistan l’Association des journalistes indépendants afghans (AIJA) condamnent ce meurtre odieux et demandent des mesures rapides pour identifier les responsables et les traduire en justice.

[Translate to French:] Photojournalist Rahmatullah Nikzad. Credit: AIJA

Alors qu’il quittait son domicile pour se rendre à une mosquée locale dans la soirée du 21 décembre, Rahmatullah Nikzad, journaliste afghan respecté travaillant pour Al Jazeera et l’Associated Press, a reçu trois balles dans la poitrine. Les tireurs, qui se sont servis d’un pistolet silencieux pour commettre leur crime, n’ont pas encore été identifiés. Aucun groupe n’a revendiqué cet acte.

Le photojournaliste, qui avait la quarantaine, vivait à Ghazni et avait commencé sa carrière de reporter en 2003. Il collaborait avec plusieurs médias internationaux et travaillait en tant qu’indépendant pour Al Jazeera Media Network et l’Associated Press. Dans une publication sur Twitter, Al Jazeera a fermement condamné son assassinat ainsi que les tentatives pour réduire les reporters au silence dans le pays. Toujours dans cette publication, la chaîne qatarie a affirmé être « choquée d’apprendre le meurtre de notre cameraman Rahmatullah Nikzad, un ancien collègue qui travaillait avec notre équipe en Afghanistan ».

Par ailleurs, Zabiullah Mujahid, porte-parole des talibans, a nié l’implication des insurgés dans cet assassinat. Il a ainsi déclaré que Rahmatullah Nikzad était un journaliste engagé qui avait « maintenu de bonnes relations » avec le groupe. « Nous considérons ce meurtre comme une perte pour le pays », a-t-il affirmé.

Au cours de sa carrière, le journaliste a été arrêté à plusieurs reprises, tant par les gouvernements américain et afghan que par les talibans. De plus, il aurait fait l’objet de menaces de la part de différentes sources, principalement en raison de ses liens avec des médias internationaux et le Syndicat des journalistes de Ghazni.

Il s’agit du troisième professionnel des médias tué ce mois-ci en Afghanistan. Le 10 décembre dernier, des individus ont abattu la journaliste Malala Maiwand et son chauffeur Mohammad Tahir en tirant sur leur voiture alors que les deux victimes partaient pour se rendre au travail de la reporter à Jalalabad, dans la province de Nangarhar. L’attaque a été revendiquée par l’État islamique (EI). De plus, le 12 novembre, Elias Daei, correspondant pour Radio Free Europe, a été tué dans l’explosion d’une bombe magnétique à Lashkar Gah. Il s’agissait d’une attaque ciblée.

Face à ce nouvel assassinat, l’AIJA a déclaré : « L’AIJA condamne fermement ce meurtre et le qualifie de crime contre l’humanité. Elle compatit à la douleur de la famille de la victime et exhorte les forces de l’ordre à enquêter sur cet assassinat et à en amener les responsables devant la justice. »

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