Les syndicats du monde demandent une convention de l’OIT pour arrêter la violence sexiste au travail

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) se joindra à une coalition mondiale de syndicats et de représentants de la société civile pour tenter de mettre fin à la violence quotidienne dont souffrent les femmes au travail. La coalition mondiale se mobilisera pour appeler les gouvernements à soutenir la convention internationale afin d’enrayer « l’épidémie » de violence de genre (VDG) sur le lieu de travail. Rejoignez-nous!  Le risque d’être confronté à la violence est souvent plus élevé dans le secteur du journalisme et des médias. Pour les femmes journalistes, la violence et l’intimidation ne surviennent pas que dans les zones de conflit, mais font partie du quotidien. Près de 2/3 des femmes journalistes interrogées par la Fondation internationale des femmes dans les médias (IWMF) ont déclaré avoir été confrontées à de l’intimidation, des menaces ou de la violence en lien avec leur travail. A présent, la campagne, soutenue par la Confédération syndicale internationale et des groupes de femmes de tous les continents, vise à convaincre une majorité de représentants issus de gouvernements siégeant au Conseil d’administration de l’Organisation internationale du Travail (OIT) afin qu’ils soutiennent l’adoption d’une convention, qui doit être débattue par l’OIT en juin 2018.  En ratifiant une convention de l’OIT, les gouvernements s’engageraient à mettre leurs lois en conformité avec la norme et aideraient à sécuriser les droits des femmes, à réduire le risque de violence de genre et à augmenter l’indépendance économique des femmes ainsi que leur productivité au travail. «La mise en œuvre de lois adéquates est essentielle pour prévenir la violence de genre au travail et les syndicats jouent un rôle clé dans ce processus. Ils s’assurent également que ces droits soient respectés», a déclaré le Président de la FIJ, Philippe Leruth. Jusqu’au mois de septembre, la coalition fera du lobbying auprès des gouvernements et des organisations d’employeurs pour répondre à une enquête de l’OIT sur le besoin d’une convention axée principalement sur la violence de genre sur le lieu de travail. «La protection et l’autonomisation des travailleuses et des femmes journalistes relèvent du syndicalisme et constituent l’une de nos priorités», a ajouté Leruth. «La FIJ demande à ses affiliés et à tous les journalistes du monde de se joindre à la campagne et à faire pression auprès de leur gouvernement et des employeurs pour que la convention soit ratifiée. Cela serait une première étape vers la fin de ce cauchemar de violence et d’abus. Cela ferait passer un message fort selon lequel la violence ne fait PAS partie du travail». Mindy Ran, co-Présidente du Conseil du Genre de la FIJ a déclaré : «Pour les femmes journalistes, la violence, les agressions et le harcèlement, tant physiques qu’en ligne, font partie du quotidien. «Le travail précaire, l’absence de contrat et le salaire peu élevé constituent des attaques à nos droits syndicaux et contribuent à l’épidémie. «La violence de genre est le reflet des inégalités de pouvoir entre hommes et femmes et la forme la plus fréquente et ignorée des violations des droits de l’Homme dans le monde. «Les syndicats se trouvent en ligne de front de la campagne qui vise à mettre un terme à cette violation de nos droits – maintenant les gouvernements et les employeurs doivent s’organiser pour faire cesser cette violence.» La coalition syndicale mondiale fait campagne pour s’assurer que toute convention provenant de l’OIT inclue une définition sommaire de la violence de genre au travail, définisse des mesures pour prévenir le phénomène et fournisse des moyens pour protéger et soutenir les travailleurs qui en sont victimes. Par ailleurs, cela ferait faire des économies car la violence conjugale et sur le lieu de travail coûtent des milliards de dollars en termes de soins de santé, actions en justice, salaires perdus et indemnités maladie. Notez: Il n’y a pas de définition unique et universellement acceptée de la violence sexiste. Il peut s’agir de tout acte de violence qui provoque ou est susceptible de provoquer des préjudices ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques chez les femmes et les filles; il peut également s’agir de la menace de commettre de tels actes, de contraintes ou de la privation arbitraire de liberté, aussi bien dans la sphère publique que privée. Plus de 35 % des femmes dans le monde ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle, et entre 40 et 50 % des femmes subissent des avances sexuelles, des contacts physiques non désirés ou d’autres formes de harcèlement sexuel au travail. Outre la violence sexiste qui se produit au travail, la violence domestique peut également avoir une incidence sur le lieu de travail, notamment sous la forme d’un absentéisme prolongé ou fréquent, d’un manque de concentration et d’efficacité, ou même de harcèlement sur le lieu de travail de la part du conjoint violent. VBG dans les salles de presse Le risque d’exposition à la violence est souvent plus important dans le journalisme et les médias, en particulier lorsque le travail est informel ou précaire, lorsque les salaires sont bas, lorsque les travailleurs ne peuvent pas se syndiquer ou former un syndicat et lorsque la responsabilisation de la direction est faible. Les femmes journalistes ne sont pas seulement victimes de violence et d’intimidation dans les zones de conflit, elles le vivent au quotidien. Près de deux tiers des femmes journalistes interrogées par IWMF (Fondation internationale des femmes dans les médias) ont été victimes d’intimidation, de menaces ou de maltraitance dans le cadre de leur travail. Près de 45% de ces attaques ont été commises par un chef ou un superviseur. Seulement une très petite minorité des femmes victimes d'agression ou de harcèlement sexuel osent déclarer ces cas. Le nombre de menaces en ligne augmente très rapidement. Le harcèlement numérique visant les femmes est différent des menaces subies par les hommes: ce sont des attaques misogynes. Tara Moss, journaliste et ambassadrice de l’UNICEF a indiqué que «les femmes sont harcelées en ligne presque dans des ‘proportions épidémiques’». Le harcèlement de femmes en ligne risque de devenir «une norme établie de notre société digitale», les femmes de moins de 30 ans étant particulièrement vulnérables. Les femmes dans les syndicats Le saviez-vous? Dans de nombreuses parties du monde, les femmes syndicalistes gagnent en moyenne 30% plus ont un salaire moyen 30% plus élevé que les femmes non-syndicalistes. Trois quarts des femmes syndicalistes bénéficient d’un régime de pension contre 4 femmes non-syndicalistes sur 10. Outre des salaires plus élevés, les syndicats offrent également des services d'assistance et de conseils juridiques, la négociation collective et une représentation légale, ainsi qu’un accès à l'éducation et à la formation. Vous voulez participer à la campagne? Contactez l’une de nos associations ou syndicats affiliés dans votre pays. Lisez l’article publié dans Equal Times par Mindy Ran, la co-présidente du Conseil du Genre de la FIJ.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter la FIJ au + 32 2 235 22 16

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