La FIJ dénonce la prison à vie requise contre un journaliste au Burundi

 

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a fermement dénoncé aujourd’hui le réquisitoire d’un procureur qui a demandé une condamnation à vie contre Hassan Ruvakiki, un journaliste de radio au Burundi, arrêté en novembre dernier par les forces de sécurité  après la diffusion d’une interview avec un chef rebelle.

 

“Nous sommes écœurés par le réquisitoire du procureur. Nous rappelons aux autorités burundaises qui ont intensifié les pressions contre les journalistes depuis l’année dernière que tendre le micro à un chef rebelle n’est pas un crime. Nous demandons un procès civil juste et équitable, et la libération de Ravikiki», a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ.

 

Ruvakiki qui travaille pour la radio locale Bonesha FM a été présenté lundi dernier au Tribunal provincial de Cankuzo après un retard de quatre mois durant lesquels il a été emprisonné. Selon l’Union des Journalistes de Burundi (UJB),  un affilié de la FIJ, le procureur en chef a requis le 8 mai dernier, au cours de l’audition, la réclusion à perpétuité contre Ruvakiki. Le procureur soutient que Ruvakiki est accusé d’acte de terrorisme pour avoir interviewé et diffusé un entretien avec un chef rebelle.


Ruvakiki a été arrêté et détenu depuis novembre dernier après que le gouvernement burundais l’a accusé de complicité avec les « terroristes ». Il a été arrêté sans aucun mandat, sa maison fouillée, peu de temps après qu’il s’est rendu en Tanzanie où il a interviewé le chef rebelle.

 

Au mois de février dernier sa défense a dénoncé l‘attitude des juges chargés de l’instruction de son cas d’avoir bloqué leur accès au dossier. Ce réquisitoire contre Ruvakiki est « pratiquement une persécution des journalistes », a déclaré le président de l’UJB, Alexandre Niyungeko.