Soudan : Arrestation de quatre professionnels des médias d’Alaraby TV

Le 13 janvier 2022, les forces de sécurité soudanaises ont pris d’assaut le bureau d’Alaraby Television de Khartoum et ont arrêté quatre professionnels des médias. La FIJ exige leur libération immédiate et condamne les attaques incessantes contre la presse au Soudan.

Le 13 janvier 2022, des citoyens soudanais sont descendus dans les rues de Khartoum, la capitale, pour manifester contre le coup d’État d’octobre 2021. Ces manifestations, qui ont touché différents quartiers de la ville, ont eu lieu quelques jours après que les Nations unies ont tenté de faciliter les discussions entre les factions soudanaises. AFP

Wael Mohammed Alhassan, un journaliste, Islam Saleh, le responsable du bureau, Mazen Oono, le caméraman, et Abu Baker Ali, son assistant, travaillent tous les quatre pour Alaraby et ont été arrêtés. Ensemble, ils ont couvert des manifestations en faveur d’un régime civil au Soudan et contre le coup d’État militaire du 25 octobre 2021. 

Alaraby, leur employeur, dont le siège social se trouve à Londres (Royaume-Uni), a demandé la libération immédiate des membres de son personnel. « Alaraby Television couvre les évènements au Soudan de manière objective et professionnelle. Notre équipe dispose de tous les permis et toutes les autorisations nécessaires pour exercer son métier de journaliste », stipule une déclaration.

La National Union of Journalists (NUJ) au Royaume-Uni et en Irlande, affiliée à la FIJ, condamne également cette arrestation. « La NUJ demande au gouvernement soudanais de libérer immédiatement les quatre membres du personnel. Ils étaient à cet endroit pour couvrir en toute légitimité les manifestations. Il est scandaleux que les journalistes ne puissent pas exercer leur métier sans craindre d’être arrêtés. » 

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, a déclaré : « Ce qui s’est produit le 13 janvier est une nouvelle atteinte inacceptable à la presse au Soudan. L’armée soudanaise doit immédiatement cesser la répression qu’elle exerce sur les professionnels des médias. Nous exigeons la libération inconditionnelle de nos quatre collègues d’Alaraby. Nous prions également l’armée de respecter la liberté de la presse et de fournir au corps des médias toute la sécurité nécessaire afin de poursuivre son travail. » 

Après la démission de Abdalla Hamdok, Premier ministre du Soudan, le 2 janvier et la prise de contrôle du pays par l’armée, la situation se dégrade.   

En effet, la FIJ a rapporté des attaques violentes contre la presse au Soudan ces dix derniers mois. Le 30 décembre, les forces de sécurité ont pris d’assaut les bureaux des chaînes de télévision Al-Arabiya, Al-Hadath et Al-Sharq, et ont agressé des journalistes ainsi que d’autres employés. Le 14 novembre, les autorités soudanaises ont arrêté le correspondant d’Al Jazeera à son domicile à Khartoum. En juillet 2021, les forces de sécurité soudanaises ont détenu pendant quelques heures Ali Abou Shaleh, journaliste pour Al Jazeera, alors qu’il couvrait des manifestations antigouvernementales à Khartoum. Le même mois à l’approche des manifestations pour la démission du gouvernement, les autorités soudanaises ont bloqué plus de 30 sites internet d’information. Finalement en octobre 2021, plusieurs journalistes ont été arrêtés et des bureaux de médias ont été pris d’assaut pendant qu’un coup d’État se déroulait à Khartoum. 

 

 

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