Philippines - principal accusé du massacre de nombreux journalistes relâché sous caution

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat national des journalistes des Philippines (NUJP) ont exprimé leur indignation face à la libération de l'un des accusés principaux du massacre d'Ampatuan. L'acte atroce, perpétré en 2009, avait fait 58 victimes, dont 32 journalistes - l'attaque la plus meurtrière dans l'histoire des médias.     Le 9 mars, Sajid Ampatuan a été relâché après s'être acquitté de sa caution de 11,6 millions de PHP (environ 240 euros). Sajid est le fils du patriarche de clan et coaccusé dans le massacre, Andal Ampatuan senior. Il est soupçonné d'avoir été présent pendant les réunions de planification de l'attaque. On signale également qu'au moment du massacre, il occupait le poste de Gouverneur de Maguindanao.     La juge Jocelyn Solis-Reyes a accordé la libération sous caution à l'accusé et a ordonné l'arrêt immédiat de sa détention. La FIJ et le NUJP ont appelé Leila De Lima, la Secrétaire à la Justice, à reconsidérer cette décision de libération. Cette dernière a répondu qu'elle avait déjà chargé le Procureur de la République de cette affaire. Dans un SMS, elle déclarait : « J'ai déjà donné mes instructions au Procureur général pour qu'il décide des remèdes appropriés au plus vite. »     La présidente du NUJP, Rowena Paraan a annoncé : « Nous exhortons le Ministère de la Justice à régler cette affaire le plus rapidement possible pour réparer cette erreur juridique. Sinon, elle viendra s'ajouter à la longue liste d'infractions à la liberté de la presse et à la justice que cette administration a commises. »     La directrice adjointe du bureau Asie Pacifique de la FIJ, Jane Worthington a déclaré : « L'attribution d'une libération sous caution à l'un des accusés principaux de cet horrible massacre représente un mépris évident de la justice pour les familles des victimes. Le pouvoir judiciaire et le Ministère de la Justice des Philippines continuent de prétendre servir la justice. Pourtant, leurs actions semblent refléter une attitude tout à fait opposée.     En novembre 2014, la FIJ et le NUJP ont dirigé une Mission de solidarité internationale aux Philippines pour marquer la 5e commémoration du massacre d'Ampatuan. La Mission en avait également profité pour enquêter sur l'évolution des affaires criminelles. Elle avait rendu son rapport, intitulé Le massacre d'Ampatuan : cinq ans après, qui décrit la situation à laquelle font face les journalistes aux Philippines. Il met aussi en avant le besoin urgent d'action multilatérale, tandis que le jugement atteint sa 5e année de procédure.     Ce rapport présente également un certain nombre de recommandations à l'attention des Philippines pour mettre un terme à la culture de l'impunité qui règne dans le pays, et rendre justice aux victimes du massacre. La mission a également noté que les libérations sous caution continuellement accordées aux auteurs de crimes confirmaient ses craintes que nombre des accusés soient relâchés, par manque de preuves.  

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