Un tribunal situé dans la prison d’Obo a condamné Win Naing Oo, ancien correspondant en chef de Channel Mandalay, à cinq ans de prison en vertu de l’article 52 (A) de la loi antiterroriste birmane.
Cette loi stipule que « toute personne reconnue coupable d’avoir commis [des actes de terrorisme] est punie d’une peine minimale de trois ans d’emprisonnement et d’une peine maximale de sept ans d’emprisonnement ».
Ce tribunal a condamné le journaliste au même titre que Min Thwe, Kyaw Oo et Zaw Min Oo, à savoir trois autres accusés de terrorisme.
Selon Myanmar Now, la junte n’a communiqué aucune autre information concernant l’affaire de Win Naing Oo, y compris sur sa relation avec les autres accusés.
Le 31 août 2021, les autorités ont arrêté pour la première fois Win Naing Oo et sa femme, Thu Thu, dans une plantation de mangues à Sintgaing (Mandalay). Le 15 septembre 2021, Win Naing Oo a été condamné pour incitation en vertu de la section 505 (A) du Code pénal birman.
Toutefois, le tribunal de la prison d’Obo devait accorder l’amnistie au journaliste. Cependant, peu avant sa libération, la promesse a été révoquée et il a été condamné à une peine de prison.
Ce n’est pas la première fois que Win Naing Oo est pris pour cible par la junte militaire. En effet, en 2019, le journaliste a été accusé de diffamation en vertu de l’article 66 (D) de la loi sur les télécommunications birmanes pour avoir publié un article sur la confiscation de terres par l’armée près de Pyin Oo Lwin.
Par le passé, la loi antiterroriste de Birmanie a été critiquée parce qu’elle était « très vaste » et qu’elle permettait à la junte de justifier l’arrestation et l’emprisonnement des journalistes dans le pays.
La FIJ a déclaré : « La condamnation de Win Naing Oo est injustifiée et prouve une nouvelle fois la persécution exercée par la junte à l’encontre des journalistes au Myanmar. La FIJ exhorte les autorités militaires du Myanmar à abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre le journaliste et demande l’abrogation de la loi draconienne sur la lutte contre le terrorisme, qui a été utilisée pour justifier les arrestations arbitraires des journalistes en Birmanie. »