La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a annoncé aujourd'hui en urgence sa solidarité avec des centaines de journalistes libanais licenciés, victimes de violations de leurs droits syndicaux et qui n'ont pas été payés en raison de la crise qui menace les médias du pays.
Dans le cadre d'une campagne urgente de soutien aux journalistes libanais, la FIJ prévoit des actions de solidarité ces prochaines semaines.
En raison de l'instabilité politique actuelle dans la région, dix grands médias libanais connaissent de graves difficultés économiques. Fin septembre, le journal Al Moustakbal a congédié 51 journalistes, techniciens et travailleurs des médias et a annoncé des plans de licenciement visant 50 professionnels supplémentaires dans les prochains mois, tandis que les journaux Al Safir et Al-Akhbar ont licencié respectivement 49 et 15 travailleurs. La plupart de leurs employés n'ont pas été payés depuis plus d'un an et luttent pour survivre.
En outre, Al Safir a récemment informé ses employés qu’il fermera ses portes d'ici la fin de 2016, mettant en péril 120 journalistes et travailleurs des médias. Le journal Al Hayat mettra également fin à son édition imprimée, menaçant les emplois d'un grand nombre de journalistes travaillant dans son bureau de Beyrouth.
La FIJ a également reçu des rapports sur des arriérés de salaires restant impayés et sur les pressions exercées par la direction pour obliger les travailleurs à démissionner afin d’éviter de verser des indemnités de licenciement. Au cours des douze derniers mois, certains journalistes qui n'avaient pas été payés ont tenté de trouver un autre emploi pour survivre, mais la direction de certains médias les a obligés à rester présents pendant au moins 8 heures par jour dans le cadre d'une stratégie visant à les pousser à démissionner.
Très alarmée par la situation, la FIJ défend les journalistes libanais et exhorte les propriétaires de médias à payer leurs employés de toute urgence.
"Nous sommes consternés par la situation catastrophique qu’endurent nos collègues au Liban", a déclaré le Président de la FIJ, Philippe Leruth. "La FIJ, qui représente 600.000 journalistes dans le monde entier, est à leurs côtés en ces jours difficiles. Nous prévenons également les propriétaires de médias qu'ils ne s'en tireront pas avec le non-paiement des salaires des journalistes et des compensations. La FIJ veillera à la protection de la liberté des médias et au respect du droit du travail dans les médias libanais. "
La FIJ, une Fédération de syndicats nationaux, a exhorté les journalistes à se rassembler pour que leurs droits soient pleinement respectés.
Pour de plus amples informations, veuillez contacter la FIJ au + 32 2 235 22 16
La FIJ représente plus de 600 000 journalistes dans 140 pays