La FIJ condamne l’assassinat barbare du journaliste mexicain Moisés Sánchez Cerezo, de Veracruz

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) exhorte les autorités mexicaines à retrouver et condamner tous les responsables du meurtre de Moisés Sánchez Cerezo, afin de s’assurer que ce crime ne restera pas impuni. Le corps de Moisés Sánchez Cerezo, directeur du journal La Unión de Medellín, a été retrouvé après 24 jours passés dans un lieu inconnu. Le 2 janvier 2015, Cerezo est kidnappé par un commando armé qui fait irruption à son domicile. Depuis lors, plus personne n’a su où il se trouvait. Quelques jours avant son enlèvement, il avait fait l’objet de menaces de la part du maire de Medellín, Omar Cruz Reyes, après avoir dénoncé les conditions d’insécurité de la ville et la corruption de certaines des autorités locales. Selon les dires de Fernando Olivas Ortiz, président du SNRP (Syndicat national des rédacteurs de presse du Mexique), « la situation à laquelle le Mexique est confronté bouleverse le SNRP, qui prie les autorités d’intervenir dans cette affaire. Ces derniers temps, l’Etat de Veracruz a été l’un des plus dangereux du pays pour les journalistes, victimes du crime organisé et de menaces de la part des autorités, sans bénéficier de la moindre protection, bien que le gouvernement de l’Etat de Veracruz en soit responsable. Les professionnels des médias n’ont d’autre choix que d’exercer leur fonction en prenant des risques considérables. » Le président du SNRP a ajouté que « dans le cas de Moisés Sánchez, qui figure à présent sur la longue liste de journalistes tués au sein de l’Etat de Veracruz, le journalisme est profondément touché. Nous demandons aux autorités locales de Medellín de tout mettre en œuvre lors de l’enquête pour élucider ce crime. » De son côté, le président de la FIJ a déclaré : « Les meurtres des journalistes mexicains continuent à avoir un sérieux impact sur notre communauté, leur sacrifice est aussi impressionnant que leur mort est choquante. La FIJ poursuivra ses efforts pour améliorer la sécurité de nos collègues mexicains. Nous nous joignons au SNRP pour exiger que justice soit rendue et prions instamment les autorités de remuer ciel et terre pour retrouver et punir les auteurs de ce meurtre. Nous tenons également à présenter toutes nos condoléances à la famille et aux collègues de Moisés Sánchez Cerezo ». Selon Celso Schröder, président de la FEPALC et vice-président de la FIJ, « Le décès de Moisés Sánchez Cerezo marque un chapitre immanquable et lamentable dans cette chronique de morts de journalistes annoncées au Mexique. Lors de leur Mission de solidarité dans l’Etat d’Amérique Centrale entre le 9 et le 11 septembre 2014, la FIJ et la FEPALC avaient déjà dénoncé une situation intolérable et inacceptable assombrie par des menaces, des agressions et des assassinats, et qui s’est étendue à l’ensemble de la nation, en particulier dans certaines régions, le tout en collaboration avec le gouvernement fédéral qui ferme les yeux. Le monde, et plus particulièrement les journalistes, exige qu’une enquête soit immédiatement menée et que les assassins soient punis pour ce crime qui n’avait d’autre objectif que de terroriser la société et de maintenir les privilèges des secteurs qui ont recours à la violence comme soutien au pouvoir. » Face à cette nouvelle disparition, qui emplit de douleur non seulement les journalistes latino−américains mais également ceux du reste du monde, nous exigeons que ce crime soit entièrement élucidé et que chacun des responsables de l’organisation et de l’exécution de ce meurtre soit puni. CRIMES COMMIS CONTRE DES JOURNALISTES, CONTEXTE ACTUEL EXPOSE DES ACTES CRIMINELS PERPETRES CONTRE DES JOURNALISTES Les corps de Jazmín Martínez Sánchez, ancienne reporter pour la chaine Televisa Tepic, et de son mari Alejandro Ramírez, ont été retrouvés. LA JOURNALISTE YOHALI RESÉNDIZ MENACEE DE MORT CE MERCREDI 14 JANVIER Ses agresseurs la menaçaient de révéler ses données personnelles, obtenues par le biais d’outils et de méthodes illégaux. Les messages ont été postés sur son compte Twitter (@yohaliresendiz), par trois personnes différentes, qui avaient déjà eu recours à ce genre de pratiques avec d’autres utilisateurs du réseau social. La journaliste a également reçu des messages misogynes et à connotation sexuelle qui lui étaient adressés. Occupant un poste depuis neuf ans chez Grupo Imagen à Mexico, elle couvre essentiellement des thèmes liés à la violence à l’égard des femmes et aux mauvais traitements infligés aux enfants, informations qu’elle diffuse sur les réseaux sociaux et sur son blog : « Le journalisme à toute épreuve ». JOURNALISTE DANS UN ETAT CRITIQUE APRES AVOIR ETE VICTIME D’UN ATTENTAT José Ignacio Santiago Martínez, correspondant du quotidien El Imparcial de Oaxaca dans la région de l’Isthme de Tehuantepec, au sud du Mexique, a été physiquement agressé ce lundi 12 janvier. Son état de santé reste critique. José Ignacio s’est spécialisé dans les faits politiques de la ville de Juchitán. D’après une note publiée par El Imparcial, « de nombreux affrontements entre bandes de délinquants ont eu lieu à Juchitán », ce qui en fait la ville « abritant le plus grand nombre d’assassins dans la région de l’Isthme ». Telle est l’information quotidienne que divulgue le communicateur. AGRESSION DU JOURNALISTE MEXICAIN ALFREDO IBÁÑEZ JUÁREZ Le journaliste Alfredo Ibáñez Juárez a été physiquement agressé en rentrant chez lui, dans la municipalité de Huixquiluca, dans l’Etat de Mexico. Le coupable a accepté de dénoncer Texcar Marín Trisstha, qui se présente comme un avocat et s’abrite derrière des soi-disant policiers qui lui servent de gardes du corps. CAS PRECEDENTS Au cours de l’année 2014, neuf cas d’assassinats de journalistes mexicains ont été recensés. Oxaca, Guerrero, Veracruz, Zacatecas, Sinaloa et Tamaulipas sont les Etats comptant le plus grand nombre d’agressions au sein de la presse. Voici la liste des journalistes tués pour avoir exercé leur profession l’an dernier : 1.- Octavio Rojas Hermandes, El Buen Tono, Oaxaca, Mexique 2.- Nolberto Herrera Rodríguez, Canal 9 TV, Guadalupe, Zacatecas, Mexique 3.- Jorge Torres Palacios, El Dictamen de Guerrero, Guerrero, Mexique 4.- Gregorio Jiménez De la Cruz, Notisur/Liberal del Sur, Las Choapas, Veracruz, Mexique 5.- Omar Reyes Fabián, ancien correspondant du quotidien el Tiempo, à Miahuatlán de Porfirio Diaz, Oaxaca, Mexique. 6.- Miguel Ángel Guzmán Garduno, Vértice, Chilpancingo, Guerrero, Mexique 7.- Atilano Roman Tirado, FM 98.7 ABC Radio, Mazatlán, Sinaloa, Mexique 8.- María del Rosario Fuentes Rubio, Valor de Tamaulipas, Reynosa, Tamaulipas, Mexique 9.- José Antonio Gamboa Urias, Nueva Prensa, Los Mochis, Sinaloa, Mexique

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