Afghanistan : Des journalistes de TOLOnews détenus par des militants talibans

Le 17 mars, Bahram Aman, Khaplwak Sapai et Nafay Khaleeq, employés chez TOLOnews, ont été arrêtés par des officiers talibans alors qu’ils se trouvaient au siège du média à Kaboul. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et son affilié en Afghanistan, l’Association des journalistes indépendants afghans (AIJA), condamnent les arrestations des professionnels des médias et l’intensification de la répression de la liberté de la presse par les talibans dans le pays.

Khaplwak Sapai (Gauche) et Bahram Aman (Droite), employés chez TOLOnews. Crédits : Twitter

Selon l’AIJA, Bahram Aman, présentateur pour TOLOnews, Khaplwak Safi, correspondant, et Nafay Khaleeq, conseiller juridique de la chaîne, ont été arrêtés par les forces de sécurité des talibans le 17 mars aux alentours de 20 h, alors qu’ils se trouvaient au siège du média à Kaboul. Les trois hommes ont ensuite été transférés dans un lieu inconnu. 

Lotfullah Najafizada, ancien directeur de TOLOnews, a déclaré que K. Sapai et N. Khaleeq ont été libérés quelques heures après leur arrestation et après avoir été interrogés par les militants talibans. B. Aman a été détenu toute la nuit et a été libéré le 18 mars, après avoir passé 21 heures en garde à vue. 

« Près de 24 heures après mon arrestation, je suis sorti de prison. Je serai toujours la voix du peuple », a publié B. Aman sur Facebook après sa libération. 

Selon Moby Group, l’entreprise médiatique à laquelle appartient TOLO TV, ces détentions découleraient du fait que la chaîne a couvert l’interdiction de diffuser des séries dramatiques étrangères imposée par les talibans. 

Les arrestations de B. Aman, K. Sapai et du conseiller juridique sont les dernières d’une série d’attaques contre les médias afghans. En effet, l’AIJA révèle que 40 journalistes ont été arrêtés depuis le début du régime taliban, au milieu du mois d’août 2021, et sont actuellement emprisonnés. 

Le 31 janvier, les talibans ont arrêté Aslam Hijab et Waris Hasrat, journalistes pour Ariana News. Le 15 janvier, ils ont agressé Jaki Qais alors que le 10 janvier, le journaliste afghan Noor Mohammad Hashemi, directeur adjoint de Salam Afghanistan Media Organisation, a été abattu par balles par trois hommes dont l’identité est inconnue. 

Hujatullah Mujadidi, Directeur exécutif de l’AIJA, condamne les arrestations et déclare que le seul moyen d’éviter les détentions illégales des journalistes et des professionnels des médias est de renforcer les lois sur les médias en Afghanistan ainsi que d’instaurer une commission afin d’enquêter sur les violations des médias. 

L’AIJA a déclaré : « La détention d’un journaliste pour une quelconque raison n’est pas justifiable. Chaque fois que les autorités en place ne s’engagent pas à mettre fin à cette situation et n’empêchent pas de telles actions illégales, le respect de la liberté d’expression est sérieusement compromis et la communauté internationale reçoit une mauvaise image de l’Afghanistan. »

La FIJ a déclaré : « Les arrestations des employés de TOLOnews, à savoir Bahram Aman, Khaplwak Sapai et Nafay Khaleeq, sont des preuves supplémentaires de la volonté des talibans de réduire au silence les reportages critiques et de leur mépris évident pour la liberté de la presse. La FIJ demande aux talibans de permettre aux médias afghans de travailler en toute indépendance et de mettre fin immédiatement à la détention injustifiée des journalistes et des professionnels des médias. 

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