Tolérance zéro pour ceux qui violent la liberté de la presse

A l’occasion de la Journée mondiale sur la liberté de la presse du 3 mai, les syndicats de journalistes à travers le monde exigent qu’il n’y ait « aucune tolérance pour ceux qui agressent les journalistes ou nuisent à la liberté des médias». Lors du lancement d'une nouvelle grande enquête sur les violations de la liberté de la presse dans plus de 20 pays à travers le monde, le Président de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), Jim Boumelha, s’est également engagé «à poursuivre inlassablement tous ceux qui intimident, menacent ou attaquent nos collègues, nos droits et nos libertés». Le sondage – publié à l’occasion de la Journée mondiale sur la liberté de la presse par la FIJ, qui représente plus de 600.000 journalistes dans 140 pays, illustre les abus perpétrés à l’encontre de la liberté des médias et des droits des journalistes dans plus de 20 pays. Parmi les principales conclusions se trouvent les points suivants:
  • La plupart des répondants font état d'une aggravation de l'état de la liberté des médias dans leur pays.
  • L’autocensure est largement répandue, en raison de l'impunité, des attaques physiques et de l’intimidation dont sont victimes les journalistes.
  • Dans de nombreux pays, les lois consacrant le droit à la négociation collective sont ignorées ou fragilisées par les employeurs et les gouvernements.
  • La mobilisation et la syndicalisation ont favorisé un changement positif dans le journalisme et ont permis des mesures concrètes pour développer la liberté de la presse à travers le monde.
  • La sécurité des journalistes est considérée comme une priorité absolue par tous les répondants.
Des histoires terrifiantes de violations de la liberté de la presse ont été communiquées.
  • Au Pérou, l'impunité pour les meurtres de journalistes demeure absolue - depuis 1983, 61 cas restent non résolus.
  • En Grèce, la crise économique et les manifestations sociales ont conduit à un nombre croissant d'attaques physiques et politiques envers des journalistes.
  • Au Malawi, il a été interdit aux médias de couvrir les fonctions présidentielles dans le cadre d'une répression des voix indépendantes.
  • Au Congo-Brazzaville, le syndicat local a rapporté les attaques généralisées perpétrées par les forces de sécurité à l’encontre des journalistes et des correspondants étrangers et l’endommagement de leurs équipements suite à l’interview d’ un chef de file de l'opposition lors des élections présidentielles en mars 2016.
Mais les affiliés de la FIJ ont également rapporté un nombre croissant de succès en raison de leurs campagnes et de leurs activités visant à résister aux attaques portées à la liberté de la presse:
  • En Belgique, l'Association Générale des Journalistes Professionnels de Belgique (AGJPB / AVBB) a fait état d’une nette victoire contre la censure et pour le droit d'informer ; une injonction judiciaire interdisant un article sur les activités d'une entreprise pharmaceutique a été balayée.
  • En Somalie, les assassins du journaliste Hindiyo Haji Mohamed ont été arrêtés à la suite des campagnes syndicales contre l'impunité.
  • En Finlande, la pression syndicale a contraint les autorités à poursuivre les personnes soupçonnées d'avoir proféré des menaces contre les journalistes.
  • Au Portugal, le Sindicato dos Jornalistas a réussi à renverser des directives restrictives pour la couverture des élections suite à une contestation judiciaire.
  • Au Costa Rica, le syndicat a aidé à combattre avec succès les cas de calomnie et de diffamation contre 3 journalistes à La Nacion.
  • En Espagne, les photojournalistes se sont réunis pour fournir des preuves qui ont permis la poursuite d'un agent de police accusé d'avoir attaqué le journaliste Xavier Gomez.
  • En Ouganda, le syndicat des journalistes a soutenu avec succès une contestation constitutionnelle du leadership parlementaire du pays après qu’il a été interdit à plus de 50 journalistes de couvrir les procédures.
  • Au Royaume-Uni, le syndicat a obtenu des excuses publiques de la police après que cette dernière a arrêté et fouillé 9 journalistes couvrant un événement public.
  • En République démocratique du Congo, l'assassin du journaliste Soleil Balanga a été reconnu coupable.
  • Au Burkina Faso, les médias ont agi contre la décision des autorités d'interdire tous les programmes en direct afin de tenter de supprimer les critiques du gouvernement exigeant son abrogation.
Le Président de la FIJ, Jim Boumelha, a déclaré: «Cette enquête de la FIJ constitue un bilan choquant des violations de la liberté de la presse et montre le manque de volonté déplorable de la part de trop nombreux gouvernements et autorités d’agir pour défendre les journalistes. Mais ce travail montre également que les syndicats de journalistes font en sorte qu'il n’y ait aucune tolérance pour ceux qui agressent les journalistes ou nuisent à la liberté des médias. Que ce soit dans la presse ou sur les ondes, dans les tribunaux ou les organismes internationaux, dans les rues et sur le lieux de travail, les syndicats de journalistes se dressent contre les menaces qui pèsent sur la liberté des médias ». Accéder à l'étude de la FIJ

  Pour de plus amples informations, veuillez contacter la FIJ au + 32 2 235 22 16

La FIJ représente plus de 600 000 journalistes dans 140 pays

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