Afghanistan : "Un an après, nous recevons encore des appels de journalistes tous les jours", déclare la FIJ.

À la veille du premier anniversaire de la prise de Kaboul par les Talibans, le 15 août, la Fédération internationale des journalistes (FIJ), la plus grande organisation de journalistes au monde, a condamné la répression continue des journalistes dans le pays et appelle à une action mondiale pour sauver les travailleurs des médias afghans en danger.

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[Translate to French:] In this photograph taken on May 28, 2022, an Afghan female presenter with news network 1TV, Lima Spesaly (R) with her face covered by a veil, speaks with a guest speaker Hujatullah Mujadidi, the head of the Afghan Independent Journalists Association (AIJA) at the 1TV channel station in Kabul. Credit: Wakil KOHSAR / AFP

Bien que l'Afghanistan ne fasse plus la Une des journaux, les journalistes sur le terrain continuent de faire l'objet d' attaques, d'arrestations arbitraires, de restrictions à la liberté de la presse et d'assassinats, les talibans et autres groupes terroristes jouissant d'une impunité complète pour ces exactions.

Le rapport de la FIJ sur la liberté de la presse en Asie du Sud a recensé 75 violations des droits des médias en Afghanistan, dont 12 meurtres et 30 arrestations, entre mai 2020 et avril 2021.

Selon l'enquête de l'Union nationale des journalistes d'Afghanistan (ANJU), affiliée de la FIJ, seuls 2334 journalistes sur un total de 5069 en exercice avant l'arrivée des talibans sont encore en activité et 72% de ceux et celles qui ont perdu leur emploi sont des femmes.

Les droits des femmes ont été rapidement et gravement érodés dans le pays. Harcèlement, arrestations, détentions et restrictions inhumaines se sont généralisés. Les femmes travaillant dans le journalisme n'ont pas été exemptées et 87% d'entre elles ont déclaré avoir été victimes de discrimination. Le 19 mai, un décret des talibans a contraint toutes les femmes travaillant pour les radiodiffuseurs à se couvrir le visage à l'antenne, sous peine de se voir retirer leur emploi.

La FIJ estime que près de 1 000 journalistes ont fui le pays et affirme avoir reçu des milliers de demandes de journalistes et de travailleur.euse.s des médias depuis que les talibans ont pris le pouvoir.

La Fédération a lancé un fonds spécial pour soutenir les journalistes afghan.e.s. Il a permis de sauver des vies, soit en aidant ceux qui ont fui le pays, soit en fournissant de la nourriture et des médicaments de base essentiels à ceux qui restent en Afghanistan.

Cependant, l'argent vient à manquer.

"Nous avons déjà dépensé plus que ce que nous avons collecté et les besoins sont encore immenses", a déclaré Jeremy Dear, secrétaire général adjoint de la FIJ, qui a coordonné l'aide aux journalistes afghans. "Il y a des gens obligés de vivre dans la rue parce qu'ils ne peuvent pas payer leur loyer, il y a ceux qui se cachent encore, des familles qui ne mangent qu'un seul repas par jour, des gens qui ne peuvent pas couvrir les opérations ou les médicaments dont ils ont besoin."

En plus de l'aide fournie par le Fonds de sécurité de la FIJ, de nombreux affiliés de la FIJ ont offert un soutien supplémentaire. "Qu'il s'agisse de collecter des fonds, de fournir une assistance humanitaire, de faire pression sur les gouvernements pour obtenir des visas d'urgence et une réinstallation, de fournir un abri sûr et de la nourriture, de soutenir les évacuations et d'apporter solidarité et assistance lorsque les personnes cherchant refuge atteignent d'autres pays, les syndicats et les journalistes du monde entier ont réagi de manière incroyable", a déclaré M. Dear.

La FIJ a lancé un appel mondial à tous ses membres pour soutenir les journalistes afghans en faisant un don au Fonds de sécurité de la FIJ. "Nous recevons encore des appels tous les jours et nous avons besoin de toute urgence de fonds supplémentaires pour poursuivre notre travail de solidarité en Afghanistan", indique la fédération.

La FIJ exhorte également les gouvernements du monde entier à fournir davantage de visas d'urgence aux journalistes afghans et à en simplifier la procédure. "La menace qui pèse sur nombre d'entre eux est réelle et il existe un danger que celles et ceux qui sont restés en exil au Pakistan, en Iran, en Turquie ou dans d'autres pays pendant de nombreux mois soient renvoyés en Afghanistan lorsque leur visa temporaire arrive à expiration. Les gouvernements doivent faire davantage pour s'assurer qu'ils respectent les engagements internationaux en matière de droits de l'Homme auxquels ils sont tenus", avertit M. Dear.

Pour faire un don au Fonds de Sécurité, cliquez ici.

Pour demander aux gouvernements de délivrer davantage de visas d'urgence, cliquez ici pour accéder à notre lettre-type.

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

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