L’AJAE lance une formation régionale de formateurs en journalisme

(Addis-Abeba, 14 Avril 2014)- L’Association des Journalistes d’Afrique de l’Est (AJAE) a lancé le 14 Avril une formation régionale de formateurs en journalisme d’investigation et lutte contre la corruption. La cérémonie d’ouverture de l’évènement a eu lieu au siège de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique à Addis-Abeba (Ethiopie). 22 participants venus des pays d’Afrique de l’Est prennent part à cette formation.

Cette formation rentre dans le cadre des efforts de l’AJAE pour renforcer les capacités des professionnels des médias de la région en facilitant l’acquisition de connaissances approfondies pour exercer le journalisme d’investigation et les reportages sur les faits de corruption, a déclaré Alexandre Niyungeko, le secrétaire général de l’Association au cours de la cérémonie d’ouverture présidée par l’honorable  Mpéré Diarra, ancien vice-président et membre du Conseil consultatif de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. 

« L’AJAE est également en train de travailler au renforcement des capacités des journalistes dans toute la région. C’est pourquoi nous avons besoin d’un réseau de formateurs en journalisme d’investigation et en reportage sur les faits de corruption. Ainsi la formation qui nous réunit dans la capitale éthiopienne va particulièrement mettre l’accent sur les compétences à avoir, les outils et techniques à utiliser pour mener des investigations et rapporter des faits de corruption dans un environnement de faible gouvernance, de pauvreté généralisée et de liberté des médias contrôlée », a ajouté Niyungeko. 

La formation est une activité d’un projet de trois ans soutenu par l’Agence Suédoise pour la Coopération Internationale au Développement (SIDA), destiné à promouvoir la liberté des médias et mettre fin à l’impunité en Afrique de l’Est.   

En exploitant les instruments internationaux comme la Convention des Nations Unies contre la corruption, la Convention de l’Union Africaine pour la prévention et la lutte contre la corruption , la formation va permettre d’étendre la connaissance  des  participants sur les  normes internationales  dans le domaine de la lutte contre la corruption, tout en se penchant également sur les outils, techniques nécessaires pour faire du journalisme d’investigation. 

« S’il est proprement appliqué et mis en œuvre, le journalisme d’investigation peut jouer un rôle vital dans l’exposition des pratiques de mal gouvernance, tout en renforçant la participation des professionnels des médias à la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance », a déclaré Antenneh Babanto Abraham, le président du Syndicat national des journalistes d’Ethiopie (ENJU en anglais), en souhaitant la bienvenue aux participants. 

 Apportant la solidarité de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et de la Fédération des Journalistes Africains (FAJ), Gabriel Baglo, directeur du bureau Afrique de la FIJ a remercié le Conseil consultatif de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption d’avoir accepté de participer à  la formation  en sensibilisant les participants sur le Programme de l’Union Africaine contre la corruption. Il a également remercié le Centre Africain pour la Liberté de l’Information (AFIC) d’avoir accepté de partager avec les participants  les défis de l’accès à l’information en Afrique. 

“Le rôle des journalistes africains dans la lute contre la corruption est une question essentielle dans cette formation dont l’un des résultats attendus est de permettre aux participants d’être capables à leur tour de former d’autres journalistes dans leurs pays. Des ateliers nationaux auront lieu dans  les pays après cet atelier régional », a déclaré Baglo. 

Afin que les journalistes et les médias réussissent dans leur mission d’investigation, leur sécurité et leur droit à l’information dans le domaine public doivent être assurés. A ce stade, le directeur Afrique de la FIJ a lancé un appel à l’Union Africaine pour endosser la Déclaration de la Plateforme Africaine sur l’Accès à l’Information et adopter une Décision  sur la sécurité des journalistes en Afrique. 

Pour sa part, le Conseil consultatif de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption considère ce partenariat avec les journalistes africains comme une importante dynamique en rapport avec l’Article 22 de la Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la lutte contre la corruption qui encourage la mise en place des partenariats de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples avec la société civile africaine, les organisations gouvernementales, intergouvernementales et non gouvernementales pour faciliter le dialogue sur la lutte contre la corruption et les délits liés, a déclaré l’honorable Mpéré Diarra.  

La formation va faire une analyse critique de la situation de la corruption en Afrique avec des études de cas sur la région Afrique de l’Est.  L’AJAE va développer un manuel sur le journalisme d’investigation et les reportages sur les faits de corruption.