La FIJ demande la libération d’un journaliste et d’un éditeur qui avaient dénoncé un cas de corruption de juges en Mauritanie

La Fédération Internationale de Journalistes (FIJ) a appelé aujourd'hui les autorités mauritaniennes à libérer Mohamed Nema Omar, éditeur, et Mohamed Ould Abdelatif, journaliste de l'hebdomadaire en langue arabe, Al Houriya.

  Les deux sont emprisonnés depuis le 21 juillet pour diffamation et insulte envers trois magistrats.

   « Cette détention longue et douloureuse semble être une mesure de  représailles contre nos collègues »,  a dit Gabriel Baglo, directeur du Bureau de la FIJ en Afrique. « Nous condamnons les mauvaises conditions de l'emprisonnement d'Omar et d'Abdelatif. Nous demandons leur relâche immédiate et un jugement équitable ».   

L'éditeur Mohamed Nema Omar et le journaliste Mohamed Ould Abdelatif ont été interpellés le 21 juillet après avoir publié ce jour-là un article dans lequel ils accusaient trois magistrats de la Haute Cour impliqués dans un cas de corruption. L'article, signé par Abdelatif, disait que les trois juges  avaient relâché  deux personnes, accusées de trafic de drogue, après avoir reçu des pots-de-vin.  Les magistrats ont porté plainte et les deux journalistes se sont vus accusés de « mépris au tribunal, outrage, libelle et insulte ».

Environ une trentaine de journalistes, directeurs et éditeurs des médias se sont rassemblés face au Tribunal de Nouakchott, capitale du pays, pour protester contre « la détention abusive et les mauvaises conditions de l'emprisonnement » de leurs collègues. Peu de temps après, Omar et Abdelatif ont comparu devant le juge qui a décidé de les maintenir en prison pour continuer l'enquête.

D'après les journalistes locaux, Omar et Abdelatif ont arrêté une grève de la faim qu'ils avaient initiée le 28 juillet pour protester contre les mauvaises conditions de leur détention et les menaces de mort qu'ils ont reçues de la part d'autres prisonniers.  

Pour plus d'information veuillez contacter la FIJ au  + 221 33 842 01 43
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