La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a demandé aujourd'hui au Président Abdoulaye Wade de veiller à la sécurité des journalistes sénégalais après que des inconnus ont saccagé les locaux de deux journaux pendant la nuit et molesté des employés qui s’y trouvaient.
« Nous sommes choqués par ces lâches attaques qui visent à intimider les
médias, » a dit Gabriel Baglo, le Directeur du bureau Afrique de la FIJ.
« Nous demandons au Président Wade de prendre des mesures énergiques pour
mettre fin à cette persécution et à veiller à ce que les professionnels des
médias puissent travailler en toute sécurité. »
Dimanche soir, une dizaine d'hommes sont entrés dans les locaux du journal L'As dans la capitale Dakar. Ils ont maîtrisé l’agent de sécurité qui était en prière et se sont mis à détruire les équipements, dont au moins cinq ordinateurs et d'autres fournitures de bureau. Lorsque trois membres du personnel sont sortis de leur bureau après avoir entendu le bruit, les assaillants les ont menacé et ont utilisé des bombes anti-agression pour les maîtriser. Selon L'As, les hommes se sont enfuis dans un véhicule 4 X 4 portant une plaque d'immatriculation identifiée comme appartenant à l'administration sénégalaise avec le code « AD ».
La même nuit dans le même quartier, dix hommes ont attaqué les bureaux d'un
autre journal, 24 Heures Chrono. Les
sources locales indiquent que les assaillants ont battu le seul travailleur qui
était encore présent et endommagé au moins sept ordinateurs et des mobiliers de
bureau.
Dans la presse locale d’aujourd’hui les dirigeants de L'As et 24 Heures Chrono ont
accusé Farba Senghor, le ministre de l'artisanat et du transport aérien, d'avoir
orchestré les attaques. Les dirigeants ont liés les attaques à des articles qu’ils ont tous deux publié
au sujet de l’ex-épouse du ministre.
La semaine dernière le directeur de 24 Heures Chrono, El Malick Seck, a été convoqué par la Division des Investigations Criminelles de la police et des agents de police ont récemment effectué des descentes à L'As et au journal Le Populaire.
Le ministre a publié une déclaration jeudi où il a dit être victime d'un « acharnement volontairement orchestré » par certains journaux comme L'As, 24 Heures Chrono, Le Courrier et Pic et il se réserve « le droit de riposter à la hauteur de ces agressions ».
Les attaques contre les médias se sont intensifiées depuis le 21 juin lorsque deux journalistes
Boubacar Campbell Dieng de Radio Futurs Médias et Karamokho Thioune de
West Africa Democracy Radio, ont été physiquement agressés par la
police après un match de football. Malgré les nombreux appels les auteurs n’ont pas été sanctionnés.
La FIJ appelle les autorités à conduire une enquête indépendante sur ces
attaques.
« Le rôle des médias est d'agir comme un chien de garde, » a dit Baglo.
« Il n'est pas approprié pour le gouvernement ou toute autre personne de
répondre par la violence. »
Pour plus d’informations, merci de contacter le + 221 33 842 01 43
La FIJ représente plus de 600 000 journalistes dans 122 pays dans le monde