Ukraine : Brent Renaud, journaliste américain, a été abattu par balles

Brent Renaud, journaliste américain de renom qui travaillait en Ukraine, a été abattu le dimanche 13 mars à Irpin, près de Kiev. La police ukrainienne a déclaré qu’il avait été pris pour cible par des soldats russes. De plus, deux autres journalistes ont été blessés et conduits à l’hôpital. Pour la première fois, un journaliste étranger qui couvre la guerre en Ukraine est tué. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et la Fédération européenne des journalistes (FEJ) condamnent ce meurtre et demandent que les responsables soient traduits en justice.

Le journaliste américain Brent Renaud a été tué par balles en Ukraine — Photo : Facebook

Brent Renaud, âgé de 50 ans, était un journaliste et un réalisateur de documentaires qui vivait et exerçait son métier dans la ville de New York et à Little Rock (Arkansas). Par le passé, il a également travaillé pour le quotidien New York Times. Ses réalisations cinématographiques et télévisées portaient sur les guerres en Irak et en Afghanistan, le tremblement de terre en Haïti, les conflits politiques en Égypte et en Libye, la lutte pour Mossoul, l’extrémisme en Afrique, la violence des cartels au Mexique et la crise des jeunes réfugiés en Amérique centrale.

Juan Arredondo, un des journalistes blessés, accompagnait Brent Renaud lorsqu’ils ont été attaqués : « Nous traversions l’un des premiers ponts à Irpin pour filmer le départ d’autres réfugiés, avant de monter dans une voiture », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Twitter. « Une personne a proposé de nous emmener sur l’autre pont. Nous avons traversé un poste de contrôle lorsqu’ils ont commencé à nous tirer dessus. Le conducteur a donc fait demi-tour, mais ils ont continué à tirer ; nous étions deux. Mon ami s’appelle Brent Renaud. Il a été abattu et laissé sur place… Je l’ai vu recevoir une balle dans le cou. »

Selon un médecin présent sur les lieux, il y aurait une troisième victime. En effet, un Ukrainien, qui se trouvait dans la même voiture que Brent Renaud et Juan Arredondo, a également été blessé.

Ces nouvelles ont été annoncées moins de deux semaines après le décès du journaliste ukrainien Yevheniy Sakun, caméraman pour la chaîne de télévision ukrainienne LIVE. Celui-ci se trouvait dans un des bâtiments situés près de la tour de transmission de la télévision à Kyiv et a été touché par un bombardement.

Le 26 février, deux journalistes danois avaient également été blessés par balles après que des hommes armés dont l’identité est inconnue ont pris pour cible leur véhicule en Ukraine.

Le 28 février, une équipe de télévision britannique de Sky News a été prise en piège alors qu’elle couvrait la guerre en Ukraine. Même si les journalistes avaient crié leur métier, ils ont été victimes de plusieurs balles. En conséquence, le correspondant en chef Stuart Ramsay a été touché dans le bas du dos et le caméraman Richie Mockler a reçu deux balles dans son gilet pare-balles.

Quelques jours plus tard, le 6 mars, Guillaume Briquet, journaliste suisse qui couvrait la guerre en Ukraine, a été blessé par balles après avoir été pris pour cible dans la région de Mykolayiv, dans le sud de l’Ukraine.

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, a déclaré : « Nous sommes consternés par le nombre croissant d’attaques contre des journalistes qui tentent de couvrir la guerre en Ukraine », avant d’ajouter : « Le décès des journalistes Brent Renaud et Yevheniy Sakun ne peut rester impuni. Les autorités doivent tout mettre en œuvre pour identifier les responsables de ces crimes de guerre. »

Ricardo Gutiérrez, Secrétaire général de la FEJ, s’est également exprimé : « Ces attaques répétées contre des journalistes et d’autres crimes de guerre exigent une réponse très ferme de la part de la communauté internationale. La FEJ demande une nouvelle fois la création d’un tribunal international spécial pour ces crimes de guerre commis dans le cadre de l’invasion russe en Ukraine. Il faut mettre un terme à cette spirale meurtrière ».

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

The IFJ represents more than 600,000 journalists in 146 countries

Follow the IFJ on TwitterFacebook and Instagram

Subscribe to IFJ News