Un rapport condamne une campagne vindicative contre les journalistes durant la crise en Palestine

Un programme pour la sécurité prévu après 3 décès et 43 tentatives d'assassinat


Le retrait de la carte de presse des journalistes palestiniens condamné


Toutes les parties ont leur part de responsabilités vis-à-vis de la pression sur les media et les journalistes


La Fédération internationale des journalistes a appelé aujourd'hui la communauté internationale à agir le plus rapidement possible pour faire face à " un grave et dangereux climat de confrontation " qui menace les journalistes et le personnel des media pris dans le conflit israélo-palestinien.

La FIJ, le plus grand groupe de journalistes du monde, a demandé qu'un soutien soit fourni aux journalistes travaillant dans la région, soutien incluant la fourniture de gilets pare-balles aux journalistes et aux cameramen et la création d'un centre pour la sécurité des journalistes.

" Nous avons été témoins de l'engrenage qui menace de submerger tout progrès vers l'indépendance professionnelle et le respect de la liberté de la presse " conclut le rapport de la FIJ intitulé " Couvrir la Palestine : l'avenir incertain du journalisme en zone dangereuse ". La FIJ critique fortement les projets israéliens visant à nier le statut professionnel des palestiniens en les privant de l'accréditation officielle.

" Cela mène à une campagne vindicative contre les journalistes qui ont déjà fortement souffert de la violence qui a suivi le lancement du nouvel Intifada l'an passé ", déclare Aidan White, Secrétaire général de la FIJ, qui a visité Jérusalem et la Cisjordanie avec Olivier Da Lage, co-auteur du document, membre du Syndicat national français des journalistes et journaliste à Radio France Internationale Paris.

Selon le rapport, trois journalistes français ont été tués cette année et une vingtaine d'autres blessés. Des associations pour la liberté de la presse déclarent qu'il y a eu 43 tentatives d' assassinat à l'encontre de journalistes et que les forces israéliennes sont responsables de la grande majorité de toutes ces attaques (87 pour cent).

Le rapport condamne également toutes les parties engagées dans le conflit pour leurs tentatives de censure et de contrôle de la presse. " Alors que le processus de paix est en cours de délitement, les dirigeants, palestiniens comme israéliens, considèrent la manipulation du message médiatique comme une nécessité stratégique ", déclare le rapport, qui constate d'autre part :

  • Une ingérence politique dans les médias, telle que la confiscation du matériel d'information ;

  • De nombreux incidents de harcèlement et de violences à l'encontre des journalistes ;

  • Des fermetures arbitraires d'organes d'information et de petits médias indépendants ;

  • De nouvelle réglementation discriminatoire pénalisant l'emploi de personnel palestinien dans les médias et affaiblissant le statut professionnel des journalistes palestiniens.

  • Ce rapport propose 12 suggestions de changement pour diminuer l'intensité de la crise à laquelle sont confrontés les journalistes, parmi lesquelles la création d'un centre pour la sécurité dans les zones palestiniennes, la fourniture aux journalistes de matériels tels que des gilets pare-balles, des casques, des cours de formations à la prise de conscience des risques et une aide humanitaire au personnel des media victimes de la violence.

    Le rapport recommande vivement l'organisation d'une campagne internationale contre les tentatives de négation du statut professionnel des journalistes palestiniens et contre le retrait de la carte de presse attribuée par le Bureau de presse gouvernemental.

    Davantage doit être fait, concluent-ils également, pour renforcer la solidarité professionnelle entre les groupes de journalistes palestiniens et israéliens. Le Syndicat palestinien des journalistes doit continuer son processus de réforme, dit le rapport, ce dernier appelant à plus d'activités visant à améliorer les niveaux de représentation et le travail syndical effectif. Parallèlement, le rapport soutient que la Fédération nationale des journalistes israéliens devrait recevoir davantage de soutien pour l'aider à faire face aux graves problèmes syndicaux qui ont affaibli l'organisation ces dernières années.