Le 6 mars, le journaliste et photographe indépendant suisse Guillaume Briquet a été abattu et dépouillé par des soldats russes alors qu’il travaillait dans la région de Mykolayiv, dans le sud de l’Ukraine. Le journaliste conduisait sa voiture blindée, sur laquelle le logo de la presse figurait, et venait tout juste de passer le poste de contrôle ukrainien, situé dans la station-service Premier Oil, lorsque les forces armées russes l’ont attaqué. Le véhicule a été touché de plusieurs balles, ce qui lui a valu des blessures au visage et à l’avant-bras. Après l’avoir été forcé à s’arrêter, les agents russes ont pris ses documents, son argent en espèce, son ordinateur, ses photos, ses vidéos et tous les autres biens qui pouvaient être utiles pour son travail et sa sécurité.
Selon Ukrinform, l’agence de presse nationale ukrainienne, G. Briquet s’est rendu le plus rapidement possible dans la région de Kirovohrad où la police ukrainienne de Kropyvnytsky l’a aidé à se rendre dans un centre médical pour bénéficier de soins.
Cette attaque est la seconde menée par l’armée russe envers des professionnels des médias indépendants en seulement quelques jours. Le 28 février, un groupe de journalistes de télévision britannique pour Sky News a été pris au piège alors qu’il couvrait la guerre en Ukraine. Malgré qu’ils aient crié qu’ils étaient journalistes, les soldats leur ont tiré dessus à plusieurs reprises. En effet, Stuart Ramsay, correspondant en chef, a reçu une balle dans le bas du dos alors que RichIe Mockler, opérateur de caméra, a reçu deux coups de feu dans son gilet pare-balles. Finalement, ils ont pu se réfugier dans un garage qui était situé non loin. S. Ramsay et son équipe ont été rapatriés au Royaume-Uni en toute sécurité le vendredi 4 mars.
Le 26 février, deux journalistes danois ont également subi des blessures par balle après que des hommes armés, dont l’identité est inconnue, ont pris leur voiture pour cible en Ukraine.
Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, a déclaré : « Les attaques contre les journalistes doivent être fermement condamnées par les autorités internationales. Ces évènements prouvent qu’il est urgent de faire des efforts ensemble afin de protéger les professionnels des médias dans les zones de guerre : ces crimes ne peuvent pas rester impunis. »
Le secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez, a déclaré : « Après l'attaque du véhicule d'une équipe de Sky News par un groupe de russes embusqués près de Kyiv, lundi dernier, cette nouvelle attaque ciblée contre un photojournaliste suisse montre que les parties belligérantes n'hésitent pas à prendre pour cible des journalistes en mission. Ce sont des crimes de guerre. La FEJ demande la création d'un tribunal international spécial. La communauté internationale doit poursuivre les auteurs de ces crimes. »