Newsletter: Zuliana, la voix des sans-voix

Zuliana Lainez Otero est la Secrétaire générale de l’Association nationale du Pérou (ANP). Elle siège depuis 2010 au Comité exécutif de la FIJ. Portrait.

Tout le monde le sait à la FIJ, Zuliana n'a pas forcément besoin de micro. Sa voix porte au-delà des frontières de la profession et du syndicalisme. A 38 ans, la journaliste - elle est rédactrice en chef du journal en ligne d'opinion Cronica Viva à Lima - a découvert la passion du métier très tôt : « Mon père était journaliste à La Republica, précise-t-elle. Il me revient souvent en mémoire l'esprit trépidant des rédactions au moment du bouclage des éditions, les gens qui courent dans la rédaction pour terminer leur papier ou encore les négatifs de photos avec lesquels je jouaient... J'ai toujours voulu être journaliste, être la voix des sans-voix, pour être en mesure de donner une information vérifiée aux citoyens pour arriver à la vérité. »

L'engagement syndical est donc aussi une évidence : « Mon père était également syndicaliste ! Ces deux engagements sont liés. Il est même nécessaire pour moi d'être les deux à la fois. Quand on est journaliste, on est en compétition pour être le premier face à la concurrence. Quand on est syndicaliste, on propose une réponse collective aux problèmes de toute la profession. Ensemble, on est plus fort, surtout quand on se retrouve sous une banderole en scandant des slogans communs. Et ce malgré nos différences. Pour moi, le syndicalisme est le meilleur moyen de promouvoir la lutte, la fraternité et la solidarité. Même si on n'est pas toujours d'accord, on ne doit pas se tromper de combat... »

La même colonne vertébrale

Etre élue de la FIJ pour Zuliana est une grande fierté, celle de participer aux actions de la plus grande fédération du monde pour les journalistes. Elle a été élue la première fois au Comité exécutif au congrès de Cadix, en 2010 avant d’être réélue en 2013 à Dublin. Dans 10 ans, elle sera la même : une éternelle combattante internationale, pour l'égalité des sexes, pour le droit syndical, pour l'éthique, pour le bon journalisme... « Notre génération connaîtra des changements. Mais le journalisme restera le même, quel que soit le support. Pour écrire son article, le journaliste pose aujourd'hui les mêmes questions que celles qu'il posera demain : le journalisme gardera la même colonne vertébrale. »

La Péruvienne n'a donc pas fini de descendre dans la rue pour rappeler ces fondamentaux à la terre entière. Avec ou sans micro.

Anthony BELLANGER