La FIJ, la FAJ et l'UJAO appellent à la retenue en Côte d'Ivoire

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), son groupe africain, la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) ainsi que l'Union des Journalistes de l'Afrique de l'Ouest (UJAO), ont fait part aujourd'hui de leur vive inquiétude au sujet de l'escalade du conflit en Côte d'Ivoire et de ses conséquences sur la population civile, dont les journalistes ivoiriens et étrangers dans le pays.

Selon le Comité international de la Croix Rouge, 800 personnes ont perdu la vie la semaine dernière dans les combats opposant les troupes qui soutiennent Alassane Ouattara à l'armée du président Laurent Gbagbo.

Selon la presse, les journalistes ont fait l'objet à plusieurs occasions de menaces et d'intimidation de la part des deux parties belligérantes, qui tentaient de manipuler l'information. La Radio-Télévision ivoirienne (RTI) a servi d'outil de propagande après être passée sous le contrôle des forces d'Ouattara et de Gbagbo.

« Nous sommes très préoccupés par la situation, qui semble échapper à tout  contrôle, par les menaces contre les journalistes et par la façon dont les belligérants tentent de contrôler les médias dans le pays. La presse est mise en danger par cette lutte pour la  domination », a déclaré le président de la FIJ, Jim Boumelha. La presse fait état de tentatives par les forces de Laurent Gbagbo de bloquer les sites internet soupçonnés d'être partisans de l'opposition politique, suite à l'ordre donné par le  directeur général de l'Agence des Télécommunications de Côte d'Ivoire (ATCI), Sylvanus Kla, qui a été nommé par le gouvernement de Gbagbo.

« La guerre à Abidjan et dans le reste du pays est à l'origine de la confusion, du chaos et de la répression de la presse. Nous redoutons que les politiciens ne se servent de cette guerre pour enflammer les hostilités intercommunautaires, semant la division entre les journalistes au moment où ils devraient rester concentrés sur leur travail d'information du public et démontrer la solidarité qui les unit face au danger grave auquel ils sont confrontés », a déclaré Omar Faruk Osman, président de la FAJ.

Les journalistes basés à Abidjan sont confinés à leurs domiciles et à leurs bureaux, craignant d'être attaqués s'ils s'aventuraient à l'extérieur. Certaines informations indiquent que les agents de la division d'enquêtes criminelles qui soutiennent Gbagbo ont procédé à des interrogations de journalistes.

« Nous exigeons l'arrêt de la violence et des hostilités afin d'épargner la vie de civils innocents. La manipulation des journalistes et les attaques contre ceux qui refusent de prendre part au conflit sont intolérables. Nous exhortons tous les belligérants à ne pas s'en prendre aux journalistes, quelle que soit la communauté à laquelle ils appartiennent, » a plaidé Mohamed Garba, président de l'UJAO.

La FIJ, la FAJ et l'UJAO appellent les combattants à la retenue et leur demandent de respecter le droit des journalistes de travailler en toute sécurité et de mettre un terme à toute forme d'ingérence dans les affaires des médias.

En cas de conflit, les dispositions du droit international doivent être respectées et appliquées. Le droit à la liberté d'expression et la liberté de la presse sont des éléments essentiels dans la recherche d'une solution négociée aux disputes relatives aux élections, selon les trois organisations représentant les journalistes.

Pour toute information complémentaire, merci de contacter la FIJ au  +221 33 867 95 86/87  

La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans 125 pays