Kazakhstan : augmentation de la violence et de la répression des médias lors des manifestations antigouvernementales

Les journalistes couvrant les manifestations antigouvernementales au Kazakhstan continuent d’être victimes de harcèlement, d’arrestations, d’agressions physiques et de représailles du fait de leurs reportages. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) exhorte les autorités à garantir la liberté de la presse et à veiller à ce que les journalistes bénéficient d’un cadre sécurisé lors des manifestations.

Des soldats kazakhs patrouillent dans une rue d’Almaty, le 10 janvier 2022.

Des journalistes sont pris pour cible à la fois par les manifestants et par les membres du gouvernement. D’après des sources sur place, les journalistes présents dans les régions du Kazakhstan sont soumis à une pression de plus en plus forte. Au moins trois d’entre eux sont assignés à résidence, tandis que de nombreux autres sont convoqués par la police pour être interrogés. 

Vyacheslav Abramov, rédacteur en chef de Vlast.kz, un média indépendant, a déclaré : « Les journalistes de la région sont actuellement soumis à une pression toute particulière en raison de leur travail ou de toute critique. Trois d’entre eux ont été placés en détention administrative ; des journalistes ont été convoqués dans plusieurs régions pour être interrogés ».

 

D’autres journalistes ont dénoncé sur les réseaux sociaux l’arrestation du rédacteur en chef de altaynews.kz, Daryn Nursapar, à son domicile à Almaty. Il est poursuivi pour « participation à des manifestations violant l’ordre établi par la législation de la République du Kazakhstan ». 

Daryn Nursapar avait filmé la mobilisation d’Oust-Kamenogorsk et avait publié la vidéo sur sa page Facebook. Il a été arrêté le 7 janvier, lorsque les forces de l’ordre sont venues le chercher à son domicile. L’Union des journalistes de la Russie (RUJ) a surveillé les incidents survenus à l’encontre des professionnels des médias puisque de nombreux journalistes russes se sont rendus dans le pays voisin pour couvrir les événements. La RUJ a recensé jusqu’à 15 incidents contre des journalistes nationaux et internationaux, notamment des passages à tabac et des agressions physiques, des arrestations arbitraires et la saisie de leur matériel de travail.

Selon des sources officielles, quelque 10 000 personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations le 2 janvier.

Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré : « Nous sommes très inquiets de la situation au Kazakhstan, où des journalistes ont été attaqués et arrêtés en représailles pour avoir fait leur travail. Nous continuons à suivre l’évolution de la situation. La FIJ appelle le gouvernement du Kazakhstan à cesser immédiatement la répression contre les médias et à libérer tous les journalistes actuellement emprisonnés. »

 

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