Les journalistes camerounais condamnent le siège d’une rédaction et l’agression de leurs collègues

Communiqué du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC)

Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) s'inquiète au sujet de la vague de violence et de terreur que les membres du Manidem, un petit parti politique basé à Douala ne disposant d'aucun élu, fait peser sur les journalistes La Nouvelle Expression et de la Radio Equinoxe depuis quelques jours.

En effet, lundi le 29 mars 2004, une dizaine de gros bras conduits par des cadres du parti, dont un certain M. Abanda Kpama - vice-président et proche du président de ce parti, Anicet Ekane - ont pris d'assaut la rédaction de La Nouvelle Expression à Douala, pour y agresser et violenter les journalistes présents en proférant des injures et promettant la mort au directeur de publication, M. Séverin Tchounkeu, prétextant que leur président avait été diffamé la veille à l'émission « Pepe Soup », la tranche satirique de Radio Equinoxe, qui appartient au même groupe que La Nouvelle Expression, les mêmes individus surexcités se sont rendus ensuite à la Radio Equinoxe mais n'ont pu y accéder, des vigiles de la Société Contact Security les ayant empêchés. Ici encore, ils promettaient entre autres la mort du présentateur vedette de l'émission, Landry Lemogo alias « Président Tchop Tchop ».

Multipliant entre temps les menaces verbales à l'égard du groupe La Nouvelle Expression/Radio Equinoxe au quotidien, des militants et gros bras du Manidem ont à nouveau assiégé l'immeuble abritant la Radio Equinoxe hier dimanche 04 avril en brandissant des pancartes hostiles, mais n'ont pu accéder, cette fois encore, à la rédaction grâce aux éléments de la brigade de gendarmerie de Bonanjo accourus pour protéger les journalistes.

Ces faits ci-dessus cités ont fait l'objet d'exploits d'huissier chez Me Nganko Didier.

Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (Snjc) condamne avec la dernière énergie cette « offensive terroriste » d'un parti politique dont les responsables s'attaquent journellement et surtout impunément aux différents leaders de l'échiquier politique dont le chef de l'Etat Paul Biya et surtout les principaux chefs de l'opposition camerounaise.

Le SNJC tient par ailleurs à demander vigilance à tous les journalistes traitant l'information relative à ces incidents en cette année électorale. On pourrait assimiler ces incidents à l'intolérance manifestée à l'occasion du procès Njawé/Eyoum Ngangue/Le Messager Popoli où l'on évoqua une certaine « ligne jaune » que les journalistes étaient censés ne pas traverser.

Pour le SNJC,
Le président

Jean Marc SOBOTH