La FIJ Dénonce l’Arrestation d’un Journaliste en Gambie

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd’hui l’arrestation arbitraire et la détention de Abdoulie John, un journaliste gambien détenu depuis hier par les agents de sécurité nationale.

 

« Nous sommes sérieusement préoccupés par la sécurité physique de Abdoulie et demandons aux autorités gambiennes d’indiquer son lieu de détention et de le libérer immédiatement », a déclaré Gabriel Baglo, Directeur Afrique de la FIJ.  « Nous insistons pour connaître son lieu de détention car son arrestation nous rappelle le cas de Chief Ebrimah Manneh disparu en 2006 dans des circonstances pareilles. Nous tenons les autorités gambiennes pour responsables du sort de notre collègue », a ajouté Baglo.

 

Selon des sources indépendantes, Abdoulie John, journaliste éditeur au site web le Joloff news a été arrêté dimanche 9 décembre par les forces de sécurité de l’Agence nationale des renseignements  (NIA en anglais) après une vive confrontation verbale avec Sulaylan Gassama le photographe personnel du Président Jammeh.

 

Des informations crédibles rapportent que l’incident a eu lieu dans un village gambien où John était présent pour assurer la couverture d’une cérémonie de remise de 8 soldats sénégalais après leur détention de 14 mois par les rebelles de la région Sud de Casamance.

 

Le photographe Gassama a insisté auprès de John pour connaître de qui il aurait obtenu son invitation pour assurer la couverture médiatique de cette cérémonie. John lui a répondu de poser la question aux organisateurs, mais plus tard, le directeur de la NIA donna l’ordre aux forces de sécurité d’arrêter le journaliste qui sera conduit à la station de police à bord d’une voiture de type pick-up de l’armée. Il serait actuellement transféré à Banjul

 

La FIJ estime que l’arrestation de John est arbitraire et demeure une manœuvre d’intimidation d’un journaliste qui a le droit de couvrir un évènement public.  

 

« Cet incident fait partie du mode de répression impitoyable du journalisme  indépendant en Gambie où l’intimidation, la torture, et les exécutions de journalistes sont des pratiques courantes depuis l’avènement au pouvoir du président Yaya Jammeh », a estimé Baglo. «Notre collègue est sérieusement  en danger et la communauté internationale doit s’en alarmer avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il conclu.

 

 Pour plus d’information veuillez contacter la FIJ au +221 33 867 95 86/87

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