La FIJ condamne la peine de prison contre des journalistes Gambiens

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd'hui la sentence de six journalistes gambiens à une peine de deux ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 20.000 US$  chacun pour avoir critiqué le Président Yahya Jammeh.

"C'est l'un des jours les plus sombres de l'histoire du journalisme africain. Les mots durs prononcés aujourd'hui par le juge Fagbenle ont eu raison de toutes les garanties constitutionnelles et des principes de la liberté de la presse. Nos collègues gambiens avaient raison de n'avoir aucune confiance au système judiciaire gambien qui s'est avéré être incapable de s’affranchir et est restée fidèle au Président Jammeh» a déclaré Jim Boumelha Président de la FIJ.

Les six journalistes gambiens accusés -Emil Touray, Secrétaire général du syndicat des journalistes de Gambie (GPU), Sarata Jabbi-Dibba, la vice-présidente et Pa Modou Faal le trésorier, ainsi que Pap Saine, Directeur de publication, Ebrima Sawaneh, rédacteur en chef du journal The Point ; Sam Sarr, Directeur de publication du journal Foroyaa - ont tous été reconnus coupables des six chefs d’accusation de sédition et de diffamation. Ils ont été condamnés à deux ans de prison assortis d’une amende de 20.000 US$ chacun et sont  transférés à la prison centrale de Mile Two à Banjul la capitale.

Les arrestations des journalistes ont fait suite à la publication d'un communiqué  de GPU dénonçant des propos tenus à la télévision nationale par le chef d'Etat gambien, le Président Yahya Jammeh, sur la mort du journaliste gambien Deyda Hydara et l'état de liberté de la presse en Gambie.

Les sept journalistes dont le journaliste d'Abubcarr Saidykhan, du journal de Foroyaa - qui a été par la suite libéré - ont été arrêtés le 15 juin 2009 et accusés de diffusion d’informations séditieuses et de diffamations criminelles.

La FIJ demande la libération immédiate des six journalistes, et l’ouverture d’une enquête indépendante sur l'assassinat de Deyda Hydara, sur la disparition d'Ebrima Manneh, et sur beaucoup d'autres abus de liberté de la presse et la liberté d'expression en Gambie.

"La FIJ et ses membres à travers le monde entier continueront à se battre aux côtés de nos collègues gambiens jusqu'à ce que justice soit faite et que les six journalistes soient libérés" a ajouté Boumelha.

La FIJ, en collaboration avec le mouvement syndical mondial et les organisations des droits humains soutient et continuera à soutenir les journalistes gambiens dans une série d'actions de protestation en Europe, aux USA et en Afrique, dans le cadre d’une campagne mondiale pour libérer les six journalistes.

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La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans 123 pays dans le monde entier