La FIJ condamne la persécution d’un journaliste gambien porté disparu

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd'hui la persistance des menaces qui pèsent sur la vie de Yaya Dampha, reporter au journal Foroyaa en Gambie, après que lui et deux travailleurs de Amnesty International ont été arrêté, détenu et libérés pour suspicion d’« espionnage ».

Selon des sources fiables de Banjul, des officiers en civil, qui semblent être des agents de l'Agence nationale de renseignements (NIA), le dimanche 14 octobre, ont pris d'assaut la maison de Dampha à Latrikunda Sabiji, à environ 20 kilomètres de la capitale Banjul. Les officiers ont interrogé l'épouse de Dampha sur son sort et ont été informés qu'il était présentement au travail au bureau de Foroyaa.

La police est retournée à plusieurs reprises depuis, mais sans trouver Dampha Yaya qui serait entré en clandestinité.

« La FIJ déplore ces actes d'intimidation infligés aux journalistes en Gambie par des agents de sécurité de l'État, » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Au cours des dernières années, il y a eu de nombreuses arrestations arbitraires et des détentions forcées de journalistes gambiens, qui ont continué à travailler sous une forte pression de l'Etat."

Yaya Dampha a été arrêté au début de ce mois lorsqu'il accompagnait deux travailleurs de Amnesty International qui se sont rendus dans un commissariat de police à Saren Gai dans le Sud du pays, à quelque 365 Km de Banjul, le samedi 6 octobre. Là, ils ont trouvé le Conseiller Ousman "Rambo" Jatta, un prisonnier politique qui avait été détenu au secret pendant plus d'un an. Yaya et les membres d’Amnesty ont été libérés deux jours plus tard, après avoir été détenus pour suspicion d’« espionnage ».

La FIJ appelle le Gouvernement de la Gambie à soutenir le travail que font les journalistes dans le pays. « Les journalistes en Gambie doivent être autorisés à exercer leurs fonctions sans harcèlement et intimidation des agents de sécurité, tel que garanti par la Constitution gambienne, » a dit Gabriel Baglo. « La liberté d'expression et de la presse en particulier, est un élément essentiel de toute démocratie émergente. Toute attaque de ces droits fondamentaux met en cause les acquis démocratiques dans tout pays.»

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