La FIJ appelle le tribunal éthiopien à rejeter la demande de peine de mort contre des journalistes

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a appelé aujourd'hui un tribunal éthiopien à rejeter la demande de peine de mort formulée par le procureur à l’encontre de quatre journalistes qui ont été condamnés, avec des membres de l’opposition et des militants de la société civile, pour tentative de renversement du gouvernement, trahison et incitation à la violence.

« Nous condamnons cette demande cruelle et irraisonnable du procureur qui veut que des journalistes soient condamnés à mort pour avoir simplement fait leur travail, » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous appelons le tribunal de Kaliti à rejeter cette demande et à retirer les charges contre les journalistes et tous les autres prisonniers politiques emprisonnés en Ethiopie. »

Lundi le procureur de l’affaire a demandé au tribunal de Kaliti - dans la périphérie d'Addis-Abeba - de condamner à mort les journalistes Andualem Ayele Legesse du journal Ethiop, Mesfin Tesfaye Gobena de Abay, Wonakseged Zeleke Tessema de Asqual et Dawit Fasil Woldeselassie de Satenaw. Les journalistes ont été condamnés avec 34 membres et militants de la société civile le 11 juin 2007. Ils ont été arrêtés pendant la violente répression des émeutes anti-gouvernementales en novembre 2005 qui sont survenues après des élections dans le pays six mois plus tôt.

Selon des sources, le gouvernement serait en train de négocier un accord avec les prisonniers qui les ferait reconnaître leur responsabilité dans ces violences en échange d'une grâce après la prononciation de la peine.

Le tribunal a demandé aux accusés de présenter leurs preuves d’ici le 11 juillet. La procédure reprendra le 16 juillet.

Les journalistes et les autres accusés ont refusé de reconnaître le tribunal ou de se défendre en raison de la nature politique de leurs arrestations et détentions.

« Les charges contre nos confrères en Ethiopie sont sans valeur et sont utilisées pour intimider et museler tous les médias dans le pays, » a déclaré Baglo. « L'Ethiopie, c’est triste, a une longue histoire pour ce qui est de piétiner la liberté de la presse, mais condamner à mort ces journalistes pousserait le pays dans un nouvel abîme pour les droits de l'homme et la liberté d'expression. »


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