La FIJ appelle à la fin du harcèlement d’un journaliste gambien accusé d’espionnage

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a appelé aujourd'hui à la fin du harcèlement de Yaya Dampha, journaliste gambien et deux agents d’Amnesty International qui ont été libérés sous caution lundi après deux jours de prison pour espionnage après qu’ils ont rendu visite à un membre de l'opposition emprisonné.

« Nous condamnons ces arrestations et les ridicules accusations d’espionnage, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous appelons le gouvernement gambien à mettre fin au harcèlement de Dampha et du personnel d'Amnesty. Un gouvernement qui interdit les médias et les ONGs de visiter des prisonniers est un gouvernement qui a quelque chose à cacher. »

Samedi, Yahya Dampha, un journaliste du journal proche de l’opposition Foroyaa a été arrêté avec deux chercheurs d’Amnesty International Tania Bernath (de nationalité anglaise et américaine) et Ayodele Ameen (de nationalité nigériane) et leur chauffeur gambien, dans la ville de Basse dans l’est de la Gambie.

Selon des sources locales, ils venaient à peine de rendre visite à un membre de l’opposition emprisonné dans un commissariat de police quand ils ont été arrêtés par des éléments des renseignements généraux nationaux et transférés à la capitale Banjul dimanche. Le chauffeur a été libéré tandis que Dampha et les deux chercheurs étaient détenus au commissariat de police de Banjul.

Ils sont suspectés d’espionnage et n'ont pas encore été inculpés. Pendant l'interrogatoire il leur a été demandé pourquoi ils n'ont pas cherché à obtenir une autorisation avant de procéder à la visite des commissariats de police.

Dampha et les chercheurs ont été libérés sous caution hier soir. Le montant de la caution a été fixé à 100.000 dalasi (3.800 euros) pour chacun d’entre eux. Il leur a été demandé de se rendre à la police aujourd'hui.

Selon des sources, le personnel d'Amnesty est arrivé en Gambie mardi dernier pour conduire une formation sur la bonne gouvernance pour des organisations de la société civile et des journalistes.

La FIJ réitère également son appel pour que les autorités gambiennes donnent une preuve que le journaliste Chief Ebrima Manneh qui est porté disparu depuis plus d’un an est vivant après qu’une source de prison a révélé qu'il a été tué.

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