La FAJ appelle à une action internationale pragmatique pour la protection des journalistes et la fin de l’impunité en Afrique

La Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) a appelé devant le Conseil des Nations Unies pour les Droits de l’Homme des Nations Unies (UN HRC) à une action internationale urgente, pratique et pragmatique pour la protection des journalistes dans les zones ou sévit des conflits armés.

 

Lors d’une séance sur la protection des journalistes lors des conflits armés, organisée lors de la 14e session du Conseil des Nations Unies pour les Droits de l’homme à Genève le 4 juin, le Président de la Fédération Africaine des journalistes (FAJ), l’organisation régionale africaine de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a exposé aux États membres des Nations Unies la situation sur la protection des journalistes et a attiré l’attention sur l’urgence d’une plus grande sécurité des journalistes dans les conflits armés et la fin de l’impunité par rapport aux assassinats, agressions et violations contre les professionnels des médias en Afrique et dans le monde.

 

« C’est vraiment déplorable , qu’il s’agisse de situation de conflit ou non , le journalisme indépendant soit la cible des groupes belligérants qui n’ont aucune considération pour la souffrance des populations civiles, victimes des effets de la guerre et des désastres naturels ou causés par l’homme. Leur misère représente une vérité gênante que ces groupes veulent maintenir cachée au reste du monde. Outre le fait de refuser aux journalistes l’opportunité d’effectuer des reportages sur les événements, ils les considèrent également comme des adversaires dangereux »,  a déclaré Omar Faruk.

 

Dans certaines zones, les journalistes sont forcés de s’enrôler dans des groupes armés, créant ainsi un environnement de plus en plus dangereux. Ceux d’entre-eux qui refusent d’être sous les ordres doivent choisir entre la mort, l’exil ou simplement d’abandonner la profession de journaliste.

 

Par exemple, en Somalie, rien que ces trois dernières années, 25 journalistes (dont 9 en 2009) ont été assassinés par des extrémistes islamistes, des pirates, des seigneurs de guerre, des milices et clans affiliés au Gouvernement fédéral de transition uniquement pour avoir fait leur travail de rapporter les informations et révéler la vérité. « Ce pays a atteint une étape où les groupes armés s’en prennent couramment aux  journalistes juste pour instiller la crainte et démontrer leur impunité et leur capacité de causer la violence »,  Omar a indiqué à l’organe des droits de l'homme de l'ONU.

 

Il a également décrit l’Erythrée comme la plus grande prison pour des journalistes en Afrique, où des collègues sont emprisonnés et détenus isolés dans des conditions inhumaines et bon nombre d'entre eux sont morts.

 

En RDC, les journalistes sont souvent victimes d’assassinats dans un pays considéré comme l’un des plus répressifs de la liberté de la presse, en particulier dans la région de Kivu à l’Est du pays, selon Omar Faruk. Dans d’autres pays comme  l'Ouganda, Madagascar et le Soudan, les droits des journalistes sont toujours violés.

« En Afrique, les journalistes sont aujourd'hui devenus les défenseurs des droits de l'homme les moins protégés et les plus persécutés. La suppression de la liberté de la presse et de la liberté d'expression dans beaucoup de pays a forcé les populations à vivre sous de régimes de plus en plus impitoyables », a ajouté Omar.

Le Président de la FAJ a plaidé pour le respect et la reconnaissance des bonnes lois existantes et a appelé le Conseil de droits de l'homme à déclarer publiquement son intention d’agir tant que les assassinats des journalistes ainsi que les attaques contre eux continuent. Il a invité le Conseil à demander aux États membres à remplir leurs obligations et promesses internationales de protéger les civils et de développer un mécanisme pour encourager des Etats membres à intégrer la résolution 1738 du Conseil de Sécurité de l'ONU dans leurs législations nationales.

Le Président de FAJ a également exprimé la solidarité des journalistes africains et a plaidé en faveur de la fin de l'impunité suite aux attaques contre des journalistes en Palestine et aux Philippines.

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