France : La FEJ proteste contre l’aberration de la mise en examen d’un journaliste

La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a condamné aujourd'hui une nouvelle attaque contre la protection des sources en France avec la mise en examen d'un journaliste. « La justice française semble avoir des difficultés à admettre le fait que la protection des sources fasse partie intégrante de la liberté de la presse et nous nous étonnons qu'un journaliste puisse être mis en examen dans ce contexte » a déclaré le Président de la FEJ, Arne König.

Le vendredi 11 juin, le journaliste de Rue89 Augustin Scalbert a été mis en examen pour « recel » pour avoir diffusé, le 30 juin 2008, la vidéo du « off » de Nicolas Sarkozy avant une interview sur le plateau de France 3. Il est passible d'une peine de 5 ans de prison et de 375 000 euros d'amende. Cette mise en examen fait suite à celle d'un technicien de France 3, Christian Humbert, pour « vol de vidéogramme appartenant à la société France 3 » en Novembre dernier.

« Il est aberrant de qualifier de receleurs -et donc de voleurs- des journalistes qui ont fait circuler des images d'un Chef d'Etat dans l'exercice de ses fonctions sur un plateau de télévision publique » a déclaré M. König.

La FEJ rappelle qu'une jurisprudence constante de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) consacre le principe de la protection des sources et que la France doit y souscrire, en particulier suite à l'adoption de la loi du 4 janvier allant dans ce sens.

La FEJ et les syndicats de journalistes français préparent d'ailleurs une tierce intervention pour un autre cas français de protection des sources examiné par la CEDH portant sur deux journalistes du Point et de l'Equipe.

Pour plus d'information, veuillez contacter la FEJ au  +32 2 235 2200        
La FEJ représente environ 250.000 journalistes dans plus de 30 pays d'Europe