Journée mondiale pour le travail décent : "Les jeunes journalistes méritent plus de protection", déclare la FIJ

"La qualité de l'information dépend de conditions de travail décentes pour tous les travailleurs et travailleuses des médias et les jeunes journalistes ne devraient pas faire exception", déclare la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Le 7 octobre, la Fédération marquera la Journée mondiale pour le travail décent en lançant une enquête mondiale pour évaluer les besoins des jeunes journalistes dans les rédactions.

Crédit: FIJ.

Au cours des dernières décennies, les conditions de travail précaires, notamment les bas salaires, l'absence de contrats, les lourdes charges de travail, le stress et l'insécurité de l'emploi, ont gangrené le secteur de l'information. Les jeunes journalistes en ont particulièrement souffert.

La forte hausse de l'inflation a mis le feu aux poudres, exacerbée par les politiques antisyndicales des médias et la législation limitant le droit des free-lances à s'organiser. La disparition du travail en personne dans les rédactions après la pandémie du coronavirus a également contribué à isoler celles et ceux qui venaient d'intégrer la profession.

En Ouganda, une enquête menée par le Centre africain pour l'excellence des médias montre qu'environ trois quarts des journalistes ne gagnent pas plus d'un million de shillings ougandais (250 euros) par mois.

En Indonésie, l'Alliance des journalistes indépendants (AJI) fait état de résultats similaires, un grand nombre de journalistes étant payés en dessous du salaire minimum provincial de 4,9 millions de rupiahs (300 euros) par mois fixé par Jakarta pour 2023.

En Suisse, une enquête réalisée en 2023 a mis en évidence le pessimisme des jeunes journalistes quant à l'avenir de leur profession, la majorité d'entre eux estimant qu'il était peu probable qu'ils effectuent toute leur carrière dans le journalisme.

Dans le monde entier, des travailleurs et travailleuses des médias mènent des actions syndicales pour défendre l'information locale (Royaume-Uni), demander des augmentations de salaire (Argentine, Espagne, Égypte) et lutter pour des conditions de travail décentes (Turquie, États-Unis). Dans de nombreux cas, ce sont de jeunes journalistes qui mènent les campagnes.

Les syndicats ont commencé à apporter leur soutien aux jeunes dans cet environnement de travail qui se détériore. En Argentine, le syndicat de la presse de Buenos Aires (SiPreBA) a lancé en août 2023 une campagne sur les droits des travailleurs de la presse destinée aux jeunes journalistes et intitulée "Caja de herramientas", la "Boîte à outils". Il s'agit d'une série de vidéos montrant les défis quotidiens des jeunes journalistes.

En Asie-Pacifique, la FIJ et ses affiliés ont organisé une série d'ateliers de formations en régions avec pour thème central le "Pouvoir du futur", conçus pour renforcer les capacités des jeunes dirigeants syndicaux et des activistes parmi les jeunes.

La FIJ souhaite connaître le point de vue d'un plus grand nombre de jeunes journalistes et a invité tous les travailleurs et travailleuses des médias de moins de 35 ans à participer à son enquête (here).

L'enquête est disponible en anglais, en français et en espagnol et interroge les journalistes sur les défis quotidiens liés à leur travail et leurs attentes vis-à-vis des syndicats.

Dominique Pradalié, la présidente de la FIJ, a déclaré : "Devenir journaliste aujourd'hui peut s'apparenter à sauter d'une falaise les yeux bandés. Il est vital que les syndicats fournissent un filet de sécurité pour assurer l'avenir du journalisme. Les jeunes reporters et photographes doivent avoir les moyens de dire la vérité, de respecter des normes éthiques strictes et de gagner décemment leur vie. La qualité de l'information en dépend. La démocratie a besoin d'informations fiables. Notre enquête est une occasion unique pour les jeunes journalistes de s'exprimer à l'échelle mondiale. Nous encourageons les affiliés à la diffuser largement afin d'en maximiser les résultats".

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

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