Au moins 58 journalistes et professionnels des médias ont été tués depuis le 7 octobre [le 29 novembre], date de l’attaque meurtrière du Hamas, suivie de la riposte sanglante de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Jamais dans l’histoire récente, la profession n’a connu un tel massacre en aussi peu de temps, un “journacide”.
En contact au quotidien avec son affilié palestinien, le Palestinian Journalists’ Syndicate (PJS), la FIJ a décidé de se rendre sur place pour évaluer la situation et pour soutenir ses consoeurs et confrères en Palestine, aussi bien en Cisjordanie que dans la bande Gaza.
Du 21 au 24 novembre, le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a été accueilli à Ramallah en Cisjordanie par le Président du PJS, Nasser Abu Baker, qui est aussi le Vice-Président de la FIJ.
Le PJS a d’abord organisé une réunion de travail entre le Secrétaire général de la FIJ et les responsables élus du syndicat, puis avec des journalistes blessés et des journalistes qui ont été détenus dans les prisons israéliennes.
De nombreuses visites de médias ont également été proposées à Ramallah - Palestine Broadcasting Corporation (PBC), Al Jazeera, Al Arabia TV, Nisaa FM, Ajyal Radio Network ou à la rédaction du quotidien Al-Ayyam - et tous ces échanges ont pu montrer à quel point le quotidien des journalistes palestiniens, aussi bien en Cisjordanie qu’à Gaza, était un cauchemar. Quand les journalistes ne sont pas molestés, menacés, blessés par les militaires israéliens, ils sont empêchés de couvrir les événements à cause du réseau Internet coupé par les autorités israéliennes.
Enfin, une délégation du PJS et de la FIJ a rencontré la directrice du bureau de l’Unesco à Ramallah, agence des Nations Unies chargée de la protection et de la sécurité des journalistes, afin de préparer l’après-conflit dans la bande de Gaza. Il a notamment été question de la livraison de kits médicaux pour les premières secours, de batteries pour des téléphones portables, de gilets pare balle et de casques, mais aussi de l’installation d’une “safe house” à Khan Younès, dans le sud de la bande Gaza, afin que les journalistes puissent travailler dans un environnement sécurisé et sûr.
Lors de la conférence de presse donnée au siège du syndicat, devant une quarantaine de journalistes, Nasser Abubaker a déclaré : “Accueillir le Secrétaire général de la FIJ cette semaine à Ramallah est pour nous d’un grand réconfort et montre l’importance de la solidarité internationale pour tous les journalistes palestiniens. En six semaines, nous avons perdu plus de journalistes qu’en 20 ans en Palestine. Malgré tout cela, nous continuons à faire notre travail pour une information libre et indépendante. C’est notre devoir envers les citoyens palestiniens.”
De son côté, le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a rappelé que “le devoir de la FIJ était d’être aux côtés de ses membres palestiniens, qu’ils soient en Cisjordanie ou à Gaza. Nous demandons un cessez-le-feu définitif. Ce massacre doit cesser immédiatement et j’appelle le gouvernement israélien à respecter le droit international, qui protège les civils, et parmi eux les journalistes. La solidarité est au cœur de nos actions et la FIJ veut vous rappeler cette semaine qu’elle continuera à travailler avec les Nations Unies et ses affiliés pour assurer un futur décent à vos membres. La FIJ est totalement solidaire des journalistes palestiniens qui continuent malgré tout de remplir leur mission d’informer. Dès que la situation le permettra, la FIJ se rendra à Gaza.”
Pour faire un don au Fonds de sécurité de la FIJ, cliquez ici.