8 mars : La FIJ aux côtés des femmes journalistes à Gaza

Depuis le début de la guerre à Gaza en Palestine le 7 octobre, les journalistes, travailleuses et travailleurs des médias sont particulièrement visés. Les femmes journalistes ont payé un tribut particulièrement lourd en tant que femmes, reporters et mères. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Conseil du genre de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et tous les affiliés de la FIJ rendent hommage au courage des femmes journalistes à Gaza et exigent leur sécurité et la fin des atrocités de guerre, y compris toute forme de violence fondée sur le genre.

Credit: FIJ

Alors que l’invasion terrestre israélienne repousse les civils au sud de Gaza, les journalistes et les professionnels des médias continuent de documenter la situation, couvrant des scènes horribles et vivant la guerre simultanément, risquant leur vie et essayant de survivre. La situation humanitaire est devenue catastrophique et le risque de famine est à son paroxysme.

Treize femmes journalistes ont déjà perdu la vie à Gaza, selon les données de la FIJ. D’autres sont exposées quotidiennement au manque de sécurité et de sûreté.

Déplacées, vivant dans des refuges avec leurs familles, elles luttent pour assurer sécurité et protection à leurs enfants, craignant pour leur vie.

Le manque d'intimité, les mauvaises conditions sanitaires, y compris l'absence de serviettes hygiéniques, sont devenus des défis quotidiens pour les femmes journalistes.

Pourtant, elles continuent de couvrir la situation sur le terrain.

"Nous continuons à faire des reportages, mais il est difficile de surmonter l'anxiété et le stress. Nous pensons à nos familles, aux frappes aériennes autour d’elles. Et ma famille s'inquiète pour moi. Chaque fois que je dis au revoir à mes enfants, ils me disent de ne pas partir à cause des avions qui sillonnent le ciel", explique Baida Mu'ammar, journaliste à Palestine TV. 

"Rien n'égale la force d'une journaliste palestinienne qui affronte la mort d'un œil et rapporte la vérité de l'autre. Mon sentiment de déception était immense lorsque j'ai décidé de quitter Gaza. Je me suis sentie obligée de partir en raison du manque de protection et de sécurité des femmes journalistes pendant la guerre. Je ne peux pas oublier les circonstances dans lesquelles j'ai couvert la guerre, laissant derrière moi mes jeunes enfants affamés et ma vieille mère malade. J'ai décidé de quitter ma chère Gaza, ma patrie, afin de protéger ce qui restait de ma famille. Des sentiments de douleur et de désespoir m'envahissent à cause du silence et de l'injustice de la communauté internationale", déclare Amal Toman, membre du Conseil du genre de la FIJ, qui a quitté Gaza il y a deux mois. 

"Le travail des femmes journalistes à Gaza contribue à attirer l'attention du monde entier sur la situation et offre une autre perspective sur la guerre. Ce 8 mars, le Conseil du genre et les affiliés de la FIJ rendent hommage au courage des femmes journalistes à Gaza, les félicitent pour leur travail extraordinaire de couverture de la guerre dans de telles circonstances et exhortent tous les combattants à déclarer un cessez-le-feu immédiat à Gaza", a déclaré la présidente du Conseil du genre de la FIJ, Maria Angeles Samperio.

Lorsque la guerre a commencé, le gouvernement israélien a bloqué l’accès des civils à l’enclave et les journalistes de Gaza ont été les seuls à témoigner et à documenter les atrocités en cours. L’interdiction d’accès aux médias imposée par Israël empêche les médias internationaux de faire leur travail et exerce une pression supplémentaire sur les journalistes locaux. Elle prive également le public de son droit à la liberté d’expression.

" Toute tentative de cibler les journalistes est une violation des instruments internationaux protégeant les droits humains ainsi que les travailleuses et travailleurs des médias dans les zones de conflit, et prive le public de son droit de savoir. Aujourd'hui, la FIJ est solidaire des femmes journalistes qui rendent compte de la guerre à Gaza et condamne strictement toute forme de violence fondée sur le genre", a déclaré Dominique Pradalié, présidente de la FIJ.

Le Conseil du genre et les affiliés de la FIJ appellent la Cour pénale internationale (CPI) à donner la priorité à l’enquête sur la mort de Shireen Abu Akleh, ainsi que sur ceux d’autres journalistes palestiniens tués par l’armée israélienne. Beaucoup étaient des femmes journalistes. La FIJ insiste sur l’importance de ne pas oublier ces journalistes et de rendre justice.

Selon les derniers chiffres de la fédération, 98 journalistes ont été tués à Gaza depuis l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre. La FIJ rappelle l'absolue nécessité pour tous les journalistes de rendre compte librement et en toute sécurité de la situation à Gaza et exhorte les gouvernements à adopter une convention internationale contraignante pour garantir la sécurité et l'indépendance des journalistes. 

Pour soutenir les femmes journalistes à Gaza, leur fournir de la nourriture, des vêtements chauds, des équipements de presse et répondre à leurs besoins spécifiques, faites un don au fonds de sécurité de la FIJ en utilisant la communication "PJS- Women".

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

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