Tunisie: les journalistes de Shems FM arborent le brassard rouge!

Depuis le 27 mars, les journalistes de la radio tunisienne, Shems FM, organisent des sit-in et portent un brassard rouge car ils contestent l’opacité des discussions entre le gouvernement et le syndicat sur une possible cession du capital de la radio. La FIJ, première organisation mondiale, leur a apporté tout son soutien sur place à Tunis.

Credits: SNJT/Shems

Ils tiennent à leur outil de travail et sont les seuls à le défendre : les journalistes de Shems FM, une des principales radios tunisiennes, ne désarment pas, portent un brassard rouge comme signe de protestation et organisent des sit-in.

La raison? Shems FM, un des médias « confisqués » après la Révolution de Jasmin en 2011, a navigué dans des eaux financières troubles dûes à une gestion calamiteuse ces dernières années; et pour se relancer, le ministère des Finances, qui gère les médias confisqués dont Shems FM, décide la cession de la radio d’une facon non transparente à des personnes qui ne disent pas leur noms. La situation, opaque, inquiète justement les salariés et notamment les journalistes qui voient déjà poindre des coupes dans les effectifs, sans parler de l’indépendance éditoriale qui pourrait à terme être menacée.

«Nous avons négocié avec le ministre, signé un accord qui préserve des points essentiels pour la rédaction, mais personne ne veut l’appliquer », s’étrangle Neji Bgouhri, le président du SNJT, le Syndicat des journalistes tunisiens. Il est largement temps que le gouvernement prenne ses responsabilités, honore sa signature et que la direction paie les journalistes de Shems FM, car, pour accentuer la pression sur les contestataires, elle n’a pas trouvé d’autres moyens de pression. C’est inacceptable»

«Les forces vives de Shems FM aujourd’hui, ce sont ses journalistes, a déclaré Anthony Bellanger devant la rédaction de Shems FM, lors d’une assemblée générale organisée le 1er avril. La FIJ défend le pluralisme de l’information ici et partout, soutient les journalistes dans leur lutte pour la défense de la qualité de l’information et pour l’indépendance éditoriale. La Tunisie doit maintenant avancer en permettant aux journalistes l’intégration dans la Constitution tunisienne d’un véritable statut protecteur, avec des droits inaliénables, comme la clause de cession ou la clause de conscience».

A deux mois du 30e congrès mondial, qui se tiendra du 11 au 14 juin à Tunis où convergeront plus de 300 journalistes issus de la planète entière, la FIJ exige du gouvernement tunisien qu’elle revienne autour de la table des négociations et que la direction cesse toute pression honteuse sur ses journalistes. Des journalistes se battent aussi pour le droit à être bien informés.

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