Togo : le journaliste agressé le 7 février reçoit des menaces de mort

Selon le directeur du journal Alternative qui l’a affirmé sur sa page Facebook le dimanche 19 février,  le journaliste Robert Avotor à Alternative agressé et torturé le 7 février par des gendarmes lors d’un reportage, fait  l’objet de menaces et d’intimidations depuis quelques jours. Des individus à bord d’une voiture banalisée se sont rendus dans son quartier pour identifier formellement son domicile. Il reçoit régulièrement des coups de fil anonyme qui tentent de le dissuader de porter plainte. Depuis plus d’une semaine le Secrétariat du procureur de la république refuse de recevoir les deux plaintes qu’il a déposées : l’une contre la brigade de gendarmerie de Sagbado et l’autre contre le gendarme de la brigade de Sanguera qui l’a torturé. Pendant que la justice refuse de le protéger, des criminels eux sont à ses trousses pour le liquider. Le dimanche 19 février, à 19 h 15 alors qu’il était sorti de chez lui pour acheter du pain au bord de la route à Sagbado, une voiture 4 x4 avec à bord des individus l’a poursuivi et l’a renversé de sa moto avant de prendre la fuite. Il a été admis à l’hôpital où il a reçu des soins avec des sutures sur le crâne. La vie de ce journaliste est en danger juste parce qu’il a décidé de porter plainte contre ses bourreaux. Background

Togo : Des gendarmes torturent un journaliste en reportage

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), première organisation mondiale de journalistes (600.000 membres), a dénoncé aujourd’hui l’arrestation et la torture infligée à un journaliste sur son lieu de reportage le 7 février 2017.  

Robert Avotor, journaliste pour le bihebdomadaire togolais L'Alternative, a été agressé par des gendarmes alors qu’il enquêtait sur un litige foncier à  Akato-Viépé,  une banlieue de la capitale togolaise, Lomé, le 7 février 2017. Sur décision de la Cour suprême, certaines constructions devaient être démolies par une centaine de gendarmes.  

Les gendarmes lui ont intimé de quitter les lieux, puis l’ont poursuivi et frappé à l’aide de leurs matraques. Ils l’ont ensuite menotté et laissé seul, pendant plus de deux heures. Une personne qui filmait la scène a également été arrêtée. Avant de les relâcher, les gendarmes ont effacé toutes les images de leurs téléphones portables et appareils.    

« Nous condamnons avec énergie les agressions infligées à notre confrère et demandons aux autorités du Togo de poursuivre les auteurs immédiatement », a déclaré Anthony Bellanger, le Secrétaire général de la FIJ.    

La FIJ se joint à son affilié, l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) et à d’autres organisations des médias, pour « condamner avec la dernière énergie cette énième atteinte au droit du libre exercice du métier de journalisme au Togo ».  

Dans un communiqué du 7 février, la FIJ avait déjà interpellé le président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) du Togo sur sa décision du 6 février de fermer deux organes de presse, notamment la télévision LCF (la chaîne du futur) et la radio City FM appartenant toutes deux au Groupe Sud Média. Une décision qui réduit l’espace de liberté, porte atteinte au pluralisme ainsi qu’à la diversité du paysage médiatique togolais, et va priver d’emploi plusieurs dizaines de confrères et consœurs.  

« Nous demandons aux autorités togolaises de faire respecter la liberté de la presse, de protéger la sécurité des journalistes dans leur travail comme le recommande la résolution des Nations Unies sur la sécurité des journalistes ainsi que de mettre fin à l’impunité qui entourent les crimes et agressions commis contre les journalistes dans l’exercice de leur travail », a conclu Anthony Bellanger.