Togo : Des gendarmes torturent un journaliste en reportage

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), première organisation mondiale de journalistes (600.000 membres), a dénoncé aujourd’hui l’arrestation et la torture infligée à un journaliste sur son lieu de reportage le 7 février 2017.   Robert Avotor, journaliste pour le bi-hebdomadaire togolais L'Alternative, a été agressé par des gendarmes alors qu’il enquêtait sur un litige froncier à  Akato-Viépé,  une banlieue de la capitale togolaise, Lomé, le 7 février 2017. Sur décision de la Cour suprême, certaines constructions devaient être démolies par une centaine de gendarmes.   Les gendarmes lui ont intimé de quitter les lieux, puis l’ont poursuivi et frappé à l’aide de leurs matraques. Ils l’ont ensuite menoté et laissé seul, pendant plus de deux heures. Une personne qui filmait la scène a également été arrêtée. Avant de les relâcher, les gendarmes ont effacé toutes les images de leurs téléphones portables et appareils.     « Nous condamnons avec énergie les agressions infligées à notre confrère et demandons aux autorités du Togo de poursuivre les auteurs immédiatement », a déclaré Anthony Bellanger, le Secrétaire général de la FIJ.     La FIJ se joint à son affilié, l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) et à d’autres organisation des médias, pour « condamner avec la dernière énergie cette énième atteinte au droit du libre exercice du métier de journalisme au Togo ».   Dans un communiqué du 7 février, la FIJ avait déjà interpellé le président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) du Togo sur sa décision du 6 février de fermer deux organes de presse, notamment la télévision LCF (la chaîne du futur) et la radio City FM appartenant toutes deux au Groupe Sud Média. Une décision qui réduit l’espace de liberté, porte atteinte au pluralisme ainsi qu’à la diversité du paysage médiatique togolais, et va priver d’emploi plusieurs dizaines de confrères et consoeurs.   « Nous demandons aux autorités togolaises de faire respecter la liberté de la presse, de protéger la sécurité des journalistes dans leur travail comme le recommande la résolution des Nations Unies sur la sécurité des journalistes ainsi que de mettre fin à l’impunité qui entourent les crimes et agressions commis contre les journalistes dans l’exercice de leur travail », a conclu Anthony Bellanger.