La FIJ et la FAJ condamnent les pressions sur la presse dans la crise au Burundi

La Fédération Internationale des Journalists (FIJ) et son groupe africain la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) ont aujourd’hui condamné fermement l’état de siège actuellement imposé aux médias au Burundi depuis l’annonce de la candidature le samedi dernier du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, et les violentes manifestation qui s’en sont suivies. « Nous demandons au président Pierre Nkurunziza et au gouvernement burundais de mettre fin aux actes d’intimidation et de répression perpétrés par les forces de sécurité contre les médias au Burundi », a dit le président de la FIJ. Depuis l’investiture de M. Nkurunziza par son parti CNND-FDD comme candidat aux prochaines présidentielles et les manifestations des opposants au 3ème mandat, les autorités semblent avoir les médias indépendants dans leur collimateur, selon la presse. Plusieurs organes de presse essentiellement des radios ont été fermés dans plusieurs localités du pays. La Radio Publique Africaine (RPA), la seule station privée qui peut relayer les émissions de la station-centrale de Bujumbura a été fermée dans la localité de Ngozi par le commissaire de police sur ordre du Gouverneur. Des grenades lacrymogènes ont été lancées sur la maison du journaliste de la RPA, Léonce Niyongabo. La police a envahi la maison de la presse lundi matin et ont interrompu la Synergie des médias : un programme de mutualisation des radios avec pour objectif «Le droit à l’information est un droit inaliénable ». L’émission synchronisée se déroule généralement à la maison de la presse où toutes les radios du pays sont mises en réseaux sur des questions de droit et d’éducation civique et politique. Les journalistes ont été séquestrés dans les studios, brutalisés, puis finalement libérés, selon les informations obtenues par la FIJ et FAJ. « Ces policiers ont investi la Maison de la Presse sans aucun mandat », s’insurge Patrick Nduwimana le président de l’Association burundaise des radiodiffuseurs (ABR) cité par la presse locale. Selon Innocent Muhozi, président de l’Observatoire de la presse au Burundi (OPB), « la population a le droit de savoir ce qui se passe, nos radios respectives vont continuer leur devoir d’informer la population sur le développement de la situation.». La Synergie des Médias implique les radios : RPA, Bonesha FM, Renaissance FM, Isanganiro, CCIB FM, etc... Des journalistes dont Bob Rugurika, directeur de la RPA ont été arrêtés et emprisonnés ces derniers mois au Burundi. "L’acharnement sur les médias démontre la volonté délibérée du régime du président Pierre Nkurunziza de museler les journalistes et les médias", a déclaré le Président de la FAJ Mohamed Garba. La FIJ et la FAJ demande au gouvernement Burundais et au président Pierre Nkurunziza de mettre fin à la répression et de permettre aux journalistes de s'acquitter de leur mission de récolter, traiter et diffuser les informations pour l'intérêt du public.

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