Tunisie : la condamnation d’un journaliste à une peine de prison ferme est une grave atteinte à la liberté d’expression

Le journaliste Taoufik Ben Brik  a été condamné le 23 juillet à un an de prison ferme. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) soutient son affilié le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) pour dénoncer une atteinte grave à la liberté d'expression.

Photo: FETHI BELAID / AFP

Le chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Ben Arous a condamné le journaliste et écrivain Taoufik Ben Brik  à un an de prison ferme avec exécution immédiate pour “outrage et diffamation à l'encontre d'un fonctionnaire public lors de l'exercice de sa fonction”. 

Connu pour son opposition au régime de l'ancien président tunisien Ben Ali sous lequel il a déjà été emprisonné, Taoufik Ben Brik, 59 ans, avait critiqué sur la chaîne de télévision Nessma l'arrestation du candidat à l'élection présidentielle anticipée de 2019 Nabil Karoui et accusé certains magistrats de corruption précisant que "dans d'autres pays, on prend les armes et les gens descendent se battre pour ceux qu'ils soutiennent".

 Ben Brik a été condamné à deux ans de prison en avril 2020 par coutumace, a demandé à être jugé de nouveau, et a été condamné à un an de prison ferme ce 23 juillet. Ses avocats ont déclaré qu'ils feraient appel du jugement. 

Dans un communiqué publié le 24 juillet le SNJT a qualifié le jugement de "dérive dangereuse" pour la liberté d'expression et exigé  la libération immédiate du journaliste. Le syndicat pointe un jugement qui fait craindre "un  retour à l’interdiction de toute critique des institutions notamment l’armée, la police et la justice".  

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, a déclaré: " Quelle que soit la teneur des propos tenus par Taoufik, ils ne justifient pas une incarcération. En tant que signataire de la Déclaration sur la liberté de la presse dans le monde arabe, la Tunisie s'est engagée à respecter la liberté d'expression des journalistes. Voici donc l'occasion de le faire. Nous exigeons la libération sans condition de notre confrère ". 

La FIJ et le SNJT ont par ailleurs  exprimé leur inquiétude à propos de la santé du journaliste, dont le système immunitaire déficient pourrait lui être fatal en cette période de covid-19.

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