République démocratique du Congo : un journaliste tué après avoir alerté contre le virus Ebola

MISE A JOUR 07.11.2019 - Le 2 novembre, Papy Mumbere Mahamba, journaliste en République Démocratique du Congo (RDC), a été tué à son domicile à Lwebma, au nord-est du pays, par des agresseurs non identifiés. Le journaliste venait d'animer une émission au sujet du virus Ebola. La Fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale, condamne ce crime et appelle les autorités congolaises à mener une enquête pour punir les responsables.

Members of the International Federation of the Red Cross and the Congolese Red Cross go door-to-door in the Beni neighbourhoods, northeastern Democratic Republic of Congo, to listen to families about their fear of the Ebola virus and the response teams. Photo credit: Alexis Huguet / AFP

Mahamba a été tué alors qu'il rentrait chez lui après avoir animé une émission de sensibilisation sur le virus Ebola pour la radio communautaire de Lwemba, à 75 kilomètres de Mambasa dans la province d'Ituri. L'armée a confirmé par la suite que les tueurs étaient des personnes non identifiées, et qu'ils avaient aussi blessé la femme du journaliste et incendié leur maison.

Le journaliste n'avait pas reçu de menace directe mais le groupe armé Mai Mai menaçait ouvertement toute personne impliquée dans la riposte contre Ebola. Selon l'Observatoire africain de la liberté de la presse (OALP), depuis septembre, plusieurs stations de radio du territoire de Mambasa ont décidé de cesser de diffuser des programmes de lutte contre le virus Ebola en raison de l'hostilité d'une grande partie de la population et afin d'éviter des représailles.

Toutes les personnes qui luttent contre Ebola subissent des attaques de la part de la population, particulièrement méfiante à l'égard des agents de santé qui, lors d'enterrements, interdisent la tradition de toucher les défunts afin d'éviter toute transmission du virus.

La RDC connaît actuellement la deuxième pire épidémie d'Ebola jamais enregistrée dans le monde, après celle qui a tué environ 11 000 personnes en Afrique de l'Ouest en 2014. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus en RDC a tué près de 2200 personnes à ce jour. Depuis le début de l'épidémie, un médecin camerounais membre de l'OMS, une infirmière et un policier ont été tués dans des hôpitaux alors qu'ils exerçaient leur métier. Près de 20 maisons d'agents de santé engagés contre Ebola ont été incendiées par des milices dans la région de Mambasa en septembre.

Kasonga Tshilunde, président de l'Union nationale de la presse congolaise (UNPC) : "L'UNPC condamne de la manière la plus énergique cet assassinat et demande aux autorités de diligenter une enquête urgente pour que les criminels soient identifiés et châtiés avec vigueur."

Stanislas Nkundiye, secrétaire général du Syndicat National des Professionnels de la Presse : "Le SNPP souhaite qu'une enquête sérieuse soit menée pour arrêter et juger les auteurs de ce crime odieux. Il est temps de mettre fin à l'impunité qui n'a que trop duré."

Anthony Bellanger, secrétaire général de la FIJ, a déclaré : "Tuer des journalistes est toujours un crime insupportable qui met en danger la démocratie d'un pays, mais les tuer parce qu'ils s'efforcent de prévenir un virus aussi dangereux qu'Ebola est encore plus odieux. Nous demandons que justice soit faite pour ce meurtre et que les auteurs de ce crime ne restent pas impunis."

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