11 ans après la disparition de Guy-André Kieffer, la FIJ reste mobilisée

Il y a 11 ans, le 16 avril 2004, disparaissait en Côte-d’Ivoire le journaliste français, Guy-André Kieffer. Une affaire qui n’a toujours pas été élucidée alors que ce confrère enquêtait sur les trafics juteux au sein de la filière du cacao. « Tous les grands prédateurs à la tête des structures de la filière cacao sont les proches et les amis de la présidence (Gbagbo). Le pouvoir en place a découvert tout l'intérêt qu'il y avait à gérer le coffre-fort que représente la filière cacao. » Ces deux phrases, Guy-André Kieffer, journaliste pigiste français qui travaillait notamment pour des journaux ivoiriens et pour la Lettre du Continent, une publication française consacrée à l’Afrique, les a prononcées peu avant son enlèvement en Côte-d’Ivoire, en mars 2004. C’est aussi l’ouverture du livre que son frère, Bernard Kieffer, fait paraître aux éditions La Découverte, aujourd’hui, jeudi 16 avril. « Le Frère perdu. L’affaire Guy-André Kieffer : enquête sur un crime d’Etat au cœur de la Françafrique » est un ouvrage écrit avec la collaboration du grand reporter de France Inter, Benoît Collombat. « 11 ans après la disparition de notre confrère, et malgré l’appel en 2014 des affiliés français de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT, au Président de la République française, François Hollande, et à son homologue ivoirien Alassane Ouattara, l’enquête est toujours au point mort », détaille Anthony Bellanger, Secrétaire général adjoint de la FIJ, première organisation de journalistes dans le monde, avec plus de 600 000 membres.  « Guy-André Kieffer militait pour un journalisme de qualité et tout son travail reposait sur des informations fiables qui l’ont rendu gênant pour les industriels de la filière de cacao, mais aussi pour des membres proches du pouvoir. Une fois encore, c’est la liberté de la presse qui est muselée. » A l’occasion de la publication du livre de Bernard Kieffer, la FIJ et ses affiliés français demandent aux autorités ivoiriennes et françaises de mettre tout en œuvre pour élucider cette affaire. L’impunité est une fois encore intolérable. Bruxelles, le 16 avril 2015.

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