La liberté d'expression en danger au Maroc

Le projet de loi 22.20 relatif à l'utilisation des réseaux sociaux au Maroc a suscité un tollé général. La Fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale de la profession, s'associe à son affilié, le Syndicat national de la presse du Maroc (SNPM), et demande son retrait immédiat.

Auteur: Glenn CHAPMAN -AFP

Ce n'est qu'un projet de loi, mais il a déjà fait couler beaucoup d'encre au Maroc. Le texte 22.20 relatif à l'utilisation des réseaux sociaux, des réseaux de diffusion et réseaux similaires, déjà baptisé par les internautes marocains “la loi bavette”, a été adopté en Conseil de gouvernement le 19 mars dernier sans qu'aucune organisation professionnelle ou de la société civile n'en ait été informée. Et pour cause ! Selon les premiers éléments parus dans la presse au Maroc, notamment les articles 13, 14 et 18 du texte, le fait de remettre en cause une entreprise ou de critiquer la qualité d'un produit sur les réseaux sociaux, notamment, serait punissable de lourdes amendes allant jusqu'à des peines d'emprisonnement de 6 mois à trois ans de prison ferme. 

Le Président de la FIJ, Younes Mjahed, a condamné sévèrement ce projet de loi : "Je suis très inquiet et soucieux par le contenu de ce texte et il est surtout inacceptable de profiter de la situation d'état d'urgence sanitaire liée au Covid-19 pour faire passer un texte de loi liberticide. Au nom de la FIJ, je refuse catégoriquement que le gouvernement marocain musèle la liberté d'expression des citoyens et la liberté de la presse en particulier et je demande au ministre de retirer ce texte immédiatement, qui est contraire à toutes les conventions internationales relatives aux droits de l’Homme et à la liberté d'expression et d'opinion ratifiées par le Maroc."

De son côté, l'affilié de la FIJ au Maroc, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), a déclaré : "Tout projet de loi visant à promouvoir et à développer la liberté de la presse et de l'édition doit d'abord être discuté avec les organisations professionnelles et celles de la société civile. Ce qui n'a clairement pas été la cas ici. Nous sommes réellement inquiets de la tournure actuelle des événements au Maroc."

"Je demande aujourd'hui au gouvernement marocain de reprendre le chemin du dialogue avec toutes les organisations professionnelles et de la société civile, comme le prévoit la Constitution de 2011", a ajouté le Président de la FIJ, Younes Mjahed.

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