Algérie : rassemblement de journalistes en soutien à un confrère emprisonné

MISE à JOUR 13.11.18 Lundi 22 octobre, des dizaines de journalistes et de proches de Saïd Chitour ont organisé un rassemblement devant la maison de la presse à Alger, demandant la libération du journaliste-fixeur. Emprisonné depuis plus de 16 mois et atteint d’une tumeur au cerveau depuis cette année, il se trouve aujourd’hui en danger de mort. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) exprime ses plus vives inquiétudes pour le pronostic vital du journaliste, dénonce des conditions de détention inhumaines et appelle à sa libération immédiate.  

Saïd Chitour est une figure connue de la presse algérienne. Journaliste depuis les années 1990, il est devenu fixeur et collaborateur de médias internationaux anglophones, travaillant notamment régulièrement pour la BBC et le Washington Post.  

Il a été arrêté le 5 juin 2017 à l'aéroport d'Alger par les services de renseignements et a été immédiatement déféré devant un juge qui l'a placé en détention. C’est seulement au début du mois de juillet 2017 que son incarcération a été rendue publique.

Le journaliste est accusé par les services de renseignement algériens d'avoir remis des documents confidentiels à des diplomates étrangers, ce que conteste sa défense et ses proches. Depuis son arrestation, il y a plus de 500 jours, il n’a pas été jugé et aucune date n’a été fixée pour son procès. Si son arrestation n’est pas liée à l’exercice de son métier, ses conditions de détentions violent son droit à un procès équitable et mettent sa vie en danger.

Le rassemblement de soutien au journaliste ce 22 octobre a été organisé par ses proches et a regroupé des dizaines de militants des droits de l’Homme et de confrères journalistes venus le soutenir et demander sa libération. Le 22 octobre marque la journée nationale du journalisme algérien.

Lors de cet événement, sa famille a tiré la sonnette d’alarme sur son état de santé, affirmant qu’il s’est détérioré au point que le journaliste soit devenu méconnaissable . Ses proches ont  rappelé que le journaliste a développé en début d’année une tumeur au cerveau qui ne cesse depuis, de s’étendre. Amaigri et affaibli, il aurait perdu 32 kilos depuis son incarcération et souffrirait de diabète sévère ainsi que d’hypertension chronique.

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ a déclaré :

“ La situation est aujourd’hui urgente. Il faut que les autorités algériennes libèrent sans attendre Saïd Chitour. Il est en danger de mort, en raison de conditions de détention déplorables et d’un emprisonnement qui s’étend depuis plus d’un an sans qu’aucun procès ne soit prévu. La forte mobilisation des journalistes et journaux algériens pour sauver leur confrère est un bel élan de solidarité dans un pays où les journalistes sont trop souvent réduits au silence et menacés. Ce mouvement doit être encouragé et doit grandir afin de faire pression sur le pouvoir algérien pour que Saïd Chitour soit relâché et accède aux soins médicaux qui lui sont nécessaires.”

Le journaliste et fixeur Saïd Chitour a quitté dimanche 11 novembre au soir la prison d’El Harrach, après sa condamnation par le tribunal de Dar El Beida à 16 mois de prison la veille, samedi 10 novembre. Il avait déjà purgée cette peine dans l'attente de son procès depuis son arrestation en juin 2017. À sa sortie de prison, il a été accueilli par sa famille et de nombreux journalistes.

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