Ce 27 février, le parti Ennahdha, parti islamiste majoritaire au parlement tunisien, organisait une marche à Tunis regroupant des milliers de partisans du Mouvement venus de différentes régions du pays, et réclamant “l’unité nationale, le respect de la Constitution, la stabilité politique et le dialogue”.
Une vingtaine de journalistes ont été physiquement et verbalement agressés par la milice du mouvement Ennahdha et des partisans du parti dont Salma Hlal et Fatima Trabelsi (Radio IFM), Rania Mehrzi (Attessia TV), Khaoula Boukrim (Kashf media), Khadija Yahyaoui (Echourouk), Maher Sghaier (Jawhara FM), Latifa Lanouer (Radio Amal), Rim Hasnaoui et Adem Meddeb (Express FM), Mohamed Tatta, Islam Hkiri, Ahmed Rezgui et Azer Mensri (photographes indépendants), Jihene Alouene (Radio nationale), Maroua Hamat (Iram), Yassine Gaidi et Arbi Mahjoubi (Anadolu), Aymen Okbi, Saber Ayari et Sami Guirat (journalistes Indépendants), Khalil Ameri (Mosaïque FM), Zouhour Habib (Radio Sfax). Certaines journalistes ont également subi des agressions sexuelles, rapporte le SNJT.
Le mouvement Ennahdha a finalement présenté ses excuses dans un communiqué publié le dimanche 28 février pour l’ensemble des agressions commises contre des journalistes lors de la manifestation à Tunis. "Les dépassements commis par des participants à la manifestation contre certains journalistes ne représentent en aucun cas la position du mouvement Ennahdha“, a assuré le parti.
Dénonçant le trop long silence des dirigeants du parti islamiste suite aux agressions, le SNJT a affirmé qu’il poursuivra en justice tous les agresseurs ainsi que le comité d’organisation qui a “transgressé les lois garantissant la liberté du travail des journalistes”.
Le Secrétaire général de la FIJ Anthony Bellanger a déclaré: "Le parti Ennahda doit mener une enquête complète sur les agressions perpétrées à l'encontre de nos consoeurs et confrères et en assumer la totale responsabilité. Nous enjoignons le parti à punir les membres responsables des agressions et à veiller à ce que de tels agissements ne se reproduisent plus jamais".